« Dans l'amitié d'une montagne » de Pascal Bruckner

Dans cet essai sous titré « Petit traité d'élévation », l'écrivain expose avec sagacité son amour pour les cimes. Grimper lui procure un plaisir inégalable et il appelle à préserver nos sommets menacés par le réchauffement climatique et la spéculation immobilière.

Page 18 du livre ‘‘Dans l’amitié d’une montagne’’, le ton est donné grâce à cette confession : « Dès que j’arrive au-dessus de 1000 mètres, je respire mieux, je ressens une euphorie particulière ». Depuis l'enfance, Pascal Bruckner est heureux dès qu'il tutoie les sommets et part à l'assaut de certains d'entre eux. « Moi, je ne suis pas un alpiniste, je suis vraiment un amateur, un Bidochon de la montagne, nous a confié Pascal Bruckner dans Marque-Page, et la montagne enseigne l'humilité. Cela vous oblige à affronter des tâches à votre mesure. Il y a des parois dont je ne rêve même pas et des sommets très hauts où je ne pourrais pas respirer. C'est à la fois une leçon d'orgueil et de modestie ».

Dans cet essai, l'écrivain raconte donc son amour de la montagne. Il visite plusieurs régions, convoque de nombreux auteurs et s'attarde sur les sommets et leur postérité. Les Alpes qu'il fréquente ont perdu un mois d’hiver depuis quelques décennies. De quoi s'interroger sur l'avenir. « Beaucoup de stations vont disparaître. Les stations qui sont entre 1000 et 1500 mètres vont devoir se reconvertir », prédit Pascal Bruckner. Il fustige également la pression immobilière qui continue de peser sur nos massifs ou celle des touristes qui partent de plus en plus nombreux à l'assaut des sommets.

Au final, ‘‘Dans l’amitié d’une montagne, petit traité d’élévation’’ paru chez Grasset, se lit comme on avalerait une grande lampée d’air frais. C’est un très joli voyage qui fait prendre un peu de hauteur.