« L’éblouissement des petites filles » de Timothée Stanculescu

Faire parler une jeune fille de 16 ans est un exercice périlleux qui peut vite sonner faux. La romancière – dans son tout premier livre en lice pour le Prix Stanislas – touche au contraire très juste et nous livre un récit sur l’exaltation de l’adolescence.

Elle l’avoue elle-même : le premier jet de son roman n’était pas bon, tant il est difficile de se mettre à la place d’une adolescente et de retrouver ce qui la meut profondément. Timothée Stanculescu s’est alors replongée dans ses propres journaux intimes de jeune fille : « Cela a été assez émouvant et assez drôle. Tout est très grave, tout est une catastrophe, on va toujours trop loin dans ce qu’on exprime alors que quand on est adulte, ça ne paraît pas si grave et pas si important. » Justine, l’héroïne du roman, va pourtant vivre une chose grave, quand l’une de ses camarades de lycée disparaît mystérieusement. Ce fait divers traverse le roman et Timothée Stanculescu confesse une appétence pour les émissions et podcasts criminels : « Je trouve qu’on parle rarement de la victime et surtout de son entourage. Que se passe-t-il dans une petite communauté quand quelqu’un disparaît ? Est-ce que cela peut impacter des personnes qui ne sont pas des amis proches ou la famille ? »

L’enquête autour de cette disparition constitue la toile de fond du roman, qui met avant tout en scène les émois de Justine - qu'ils soient amicaux ou amoureux - dans une campagne où l’on s’ennuie en plein été caniculaire. Tout est très sérieux quand on a presque 17 ans. C’est ce qu’écrit joliment et avec beaucoup de justesse Timothée Stanculescu.