Tété présente « Fauthentique »

Plus de 20 ans que ses mélodies nous sont familières et, depuis février dernier, il est de retour avec son 7ème album, « Fauthentique » (2019) qui a été largement inspiré par les fake news (fausses nouvelles, en français) en tout genre ! Tété a pris le temps de répondre à Virginie Decorte, pour ce « Montez le Son » qui lui est consacré, et c’est vrai, écoutez…

Virginie Decorte demande comment est né l’album ? Dans lequel il ne cesse de mêler le vrai et le faux…

Tété : « Fauthentique, c’est le faux certifié, conforme. Ça s’est construit autour de l’histoire de King Simili, le plus grand faussaire n’ayant jamais existé. Cette histoire est fausse bien évidemment, et pourquoi j’ai eu envie de parler des faussaires (?), c’est parce que je les aime bien, les faussaires d’hier. Les faussaires qui falsifient des tableaux, du mobilier, qui ont été sur un truc avec de la poésie, du romanesque. Les faussaires d’aujourd’hui sont beaucoup plus inquiétants, j’en parlais avec Vianney l’autre jour qui me disait qu’il y a des gens qui falsifient des médicaments et qui les vendent à des gens malades, la démarche n’est pas du tout, du tout, du tout la même. Pendant que je travaillais sur cette chanson-là (King Simili, NDLR), en regardant un peu les informations, ce qui ressortait c’est qu’il était question que de ça… De faux, voire de fake news (fausses nouvelles, en français) évidemment et je crois que l’histoire de l’album, c’est que la différence entre le vrai et le faux, c’est le regard que l’on porte dessus. Et la question que pose l’album c’est, est-ce que ce regard nous appartient encore ? J’ai eu envie de m’emparer de tous ces sujets, qui sont assez sérieux finalement, pour m’en amuser et les traiter sur un mode qui ne l’est jamais… sérieux. »

Virginie Decorte : Alors comme son nom l’indique, « Fauthentique » joue sur le vrai du faux, pourquoi ça vous a autant inspiré ?

Tété : « Ça m’a autant inspiré parce que j’aime bien me demander ce qu’il y a de nouveau dans l’époque que je vis et on m’a beaucoup présenté les fake news (fausses nouvelles, en français) comme étant une nouveauté, alors que finalement les fake news c’est la rumeur et je suis persuadé qu’il y a cent ans, il y avait déjà des rumeurs qui allaient moins vite et moins loin. Parce que la population était peut-être moins dense, mais dans tous les villages, il y avait des gens qui disaient on a vu untel et unetelle à une heure induit de la nuit… qu’est-ce qu’il faisait ? Et rien que le fait de ‘pitcher’ (scénariser ou imaginer à partir de… , en français) la scène, sans rien dire, ça déchaîne les imaginations, même quand tout est faux… et finalement une rumeur, c’est une histoire et ce qui me fascine en tant qu’auteur, ma passion, mon métier, c’est de raconter des histoires et je me dis qu’il y a forcément un truc à apprendre là-dedans, pas pour mentir dans la vie, mais comment se fabrique une histoire. »