Astonvilla fait bouger les corps et briller les yeux

On avait découvert le trio parisien Astonvilla au détour des années 90. L'un de ces groupes de rock qui s'est d'abord forgé crédibilité et succès sur scène. On lui doit notamment les morceaux « Raisonne », ou « Si les anges ». Après 10 ans d'absence, Astonvilla revient avec un nouveau disque, ‘‘Superspectives’’.

AstonVilla est un trio composé de Fred Franchitti, son fondateur et chanteur, de Greg Baudrier à la batterie et de Tony Halet à la basse et à la guitare. Leur nom est une double référence, à la fois au club de football anglais et à la marque automobile Aston Martin.

Cela faisait dix ans qu'on attendait de leurs nouvelles discographiques, depuis « Joy Machines », en 2014. Entre temps, Fred Franchitti, le leader, a réalisé son rêve en devenant restaurateur, à Marseille. Hélas, la pandémie de Covid-19 a eu raison de son aventure gastronomique. « On a vécu d'autres expériences », explique Fred. « À un moment, quand tu as fait le tour d'un domaine qui était la musique (le groupe fête ses 30 ans cette année), il faut essayer autre chose. Quand j'ai dû fermer mon restaurant, je suis retourné à Paris voir Greg et Tony, et je leur ai dit :  »on va faire un album, mais pas un album de plus. On va faire un « grand » album, qui se vend et qui obtient des récompenses".

Ce sixième album, « Superspectives », a été conçu très vite, en 8-9 mois à peine. « Après dix ans d'absence », justifie Fred, « l'idée était de ne pas revenir avec des habitudes, des vieux réflexes de chanteur, d'auteur et de compositeur. On s'est mis dans l'esprit punk, spontané. Tout ce qui est venu, tout ce qui est tombé avec grâce pour écrire, composer et trouver les mélodies, on l'a gardé. Ce qui fait qu'on a plus de 30-35 chansons et c'est la première fois que ça arrive. Donc en fait, il y avait une espèce de tsunami d'inspiration et de créativité ».

Résultat : un album marqué par l'énergie vocale de Fred, porté par des riffs efficaces et des mélodies accrocheuses. Un peu comme en cuisine, le trio a mélangé plusieurs ingrédients, est allé papillonner un peu partout dans les genres musicaux et au final, aucune chanson ne ressemble à une autre. « L'intérêt, artistiquement », reprend Fred, « c'est quand même d'aller faire des choses qu'on n'a pas encore visitées, explorées. Il y a aussi des hommages : dans  »Saison 2« , des arrangements de cordes et de piano à la Supertramp. Dans  »Try Not To Think So Much« , j'avais envie de rendre hommage à Depeche Mode. Il y a un beat sur  »Superspectives«  qui est inspiré de  »Billie Jean" de Michael Jackson. Il y a plein de petits clins d’œil comme ça. On ne s'est mis aucun interdit, aucune limite. On savait que la voix était le fil rouge et la signature d'AstonVilla.

L'album s'appelle « Superspectives », et le groupe le présentera sur scène ce printemps et cet été.