Musée du Sport à Nice : ‘‘Les Elles des Jeux’’, de l'exclusion à la parité

En route pour les JO, aux côtés de celles qui ont fait bouger les lignes de la compétition. Ces femmes, athlètes ou dirigeantes, qui se sont imposées par leurs performances, leurs engagements, leurs prises de parole. Il aura fallu 130 ans pour passer de l'exclusion à la parité pour les prochains JO à Paris… C’est ce que montre l'exposition ‘‘Les Elles des Jeux’’, au Musée du Sport de Nice.

Aujourd'hui, on bascule du côté artistique pour évoquer les JO, avec la visite de l'exposition ‘‘Les Elles des Jeux’’ au Musée National du Sport de Nice. Et l'on mesure le chemin spectaculaire parcouru par les femmes dans la compétition en un peu plus d'un siècle, en compagnie de Thomas Fanari, chef du pôle développement et communication. Et au début, « elles n'étaient pas les bienvenues » : « On commence cette exposition par cette phrase, car en effet, lors des premiers Jeux Olympiques en 1896 à Athènes, aucune femme ne participe aux compétitions, tout simplement parce que le baron Pierre de Coubertin, lorsqu'il restaure les Jeux Olympiques, reste plutôt fidèle à la tradition antique. Les femmes n'avaient ni le droit de participer, ni même d'être spectatrices dans ces Jeux Olympiques. »

C'est d'ailleurs le baron lui-même qui nous accueille à l'entrée du musée : « On entend effectivement sa voix au début de l'exposition. Il explique que pour lui, le rôle des femmes dans ces Olympiades était plutôt un rôle annexe, notamment de participer aux célébrations et de soutenir les athlètes. Les femmes et les JO, c'est un destin quelque peu hostile, il faut le dire. C'est un parcours semé de préjugés, d'interdictions, de déclarations dégradantes [...] On a du mal à imaginer que la femme peut aussi être une athlète, peut aussi être performante, et on voit que ça perdure au fil du temps. On a quelques préjugés et des disciplines qui ne sont pas accessibles aux femmes. Par exemple, la première fois que les femmes ont accès à la boxe aux Jeux Olympiques, c'est en 2012, aux Jeux de Londres. Donc, imaginez le temps qu'il a fallu pour que certaines femmes puissent pratiquer comme les hommes. »

Cette exposition montre quand même une certaine évolution, on peut même parler de révolution dans le monde du sport, mais pas seulement : « Dans le monde du sport et dans la société. C'est vrai que cette exposition est très sociétale, nous emmenant à travers des thématiques et une chronologie également. Nous avons eu une évolution réelle et forte puisqu'il n'y avait aucune femme lors des premiers Jeux Olympiques, et pour la première fois, à Paris en 2024, nous aurons une parité. Autant d'athlètes hommes que d'athlètes femmes. C'est une vraie révolution, et cette révolution s'est faite peu à peu à travers de grandes figures. Ça peut être des dirigeantes, ça peut être des grandes sportives qui ont su, à la fois par leur performance et parfois par leur revendication, faire bouger les lignes. »

Après ‘‘Victoires’’, place aux ‘‘Elles des Jeux’’ au Musée National du Sport de Nice. Une exposition qui s'inscrit un peu plus encore dans l'actualité, intégrant le musée au cœur de l'événement olympique avec son label Olympiade Culturelle. À voir jusqu'au 22 septembre 2024, après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.