Sécurité routière : les français se disent plus prudents et pourtant

À l’occasion du week-end de l’Ascension, la Fondation VINCI Autoroutes publie son baromètre 2025. Les automobilistes déclarent commettre moins d’incivilités, mais les comportements à risque restent massifs. Téléphone, fatigue, alcool… Malgré une conscience accrue des dangers, la prudence, dans la pratique, ne suit pas toujours.

Comme chaque année, le pont de l’Ascension reste un des plus gros weekend de trafic sur les autoroutes françaises. C’est aussi à cette période que la Fondation VINCI Autoroutes publie son baromètre sur la conduite responsable. L’édition 2025 révèle un double constat : une conscience des risques bien ancrée, mais des habitudes encore très préoccupantes.

L’usage du téléphone au volant reste très répandu : 75% des conducteurs déclarent y avoir recours, malgré une large reconnaissance de son danger. Lire ou écrire un message, geste en nette hausse chez les jeunes, reste un acte courant. La fatigue, très fréquente sur les trajets prolongés, est également sous-estimée. Trois quarts des conducteurs reconnaissent rouler en étant fatigués, et beaucoup admettent l’avoir fait dans un état de somnolence avancée, parfois après un micro-sommeil. S’ajoute à cela la consommation d’alcool. Près d’1 conducteur sur 5 admet avoir pris le volant au-dessus du seuil légal, souvent dans un contexte festif, typique des longs week-ends.

Pourtant, une évolution est à noter : les Français déclarent aujourd’hui commettre moins d’incivilités ou d’infractions qu'auparavant. 63% d'entre eux affirment klaxonner ou insulter lorsqu'ils conduisent, contre 66% en 2024. Encore mieux, les français respectent plus souvent les distances de sécurité (68% ne le font pas, contre 72% l'année dernière).

Un progrès sur le papier, mais que les chiffres du baromètre relativisent. Ces comportements restent très fréquents, même s’ils sont en légère baisse. « Il y a une prise de conscience réelle des dangers, mais encore trop peu de passage à l’acte pour y remédier », souligne Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation. À la veille d’un week-end à fort trafic, cette prise de conscience reste essentielle. Mais elle ne suffit pas si elle n’est pas suivie d’effet.