‘‘Il déserte’’ : l'aventure solitaire du père d'Antoine de Caunes
date 25/04/2025 - 16:50 | micro_reportage Ivan Mouton
En 1962, Georges de Caunes, célèbre journaliste, quitte tout pour vivre seul sur une île des Marquises. Chaque soir, il raconte son quotidien sur France Inter. Soixante ans plus tard, son fils Antoine revient sur cette aventure hors norme dans un roman graphique cosigné avec Xavier Coste.

© Rita Scaglia
Rencontre avec Antoine de Caunes
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En 1962, Georges de Caunes, voix familière du 20h télévisé et figure de la radio, fait un choix radical : tout quitter pour vivre une année en solitaire sur l’île déserte d’Eiao, aux Marquises. « Il avait ce fantasme d’une robinsonnade », raconte son fils Antoine, aujourd’hui auteur et présentateur bien connu. À l’époque, chaque soir sur Paris Inter, Georges livrait ses chroniques de survie : la chaleur accablante, les moustiques, l’eau rare, les moutons retournés à l’état sauvage et les requins interdisant toute baignade.
Mais derrière l’image du baroudeur, Antoine de Caunes découvre bien plus : « On a déchiffré son journal intime, et là j’ai découvert un autre père. Un homme souffrant, beaucoup plus poreux que celui qu’il montrait à l’antenne. » Le récit devient alors personnel.
Dans « Il déserte, Georges ou la vie sauvage », publié chez Dargaud, le célèbre présentateur collabore avec le dessinateur Xavier Coste. « Il a fait un travail magnifique. Ce sont exactement les images que j’avais en tête quand j’avais 8 ans », confie-t-il. L’album mêle archives, photos et souvenirs d’enfance, dans un univers visuel grandiose. On y sent aussi la solitude, les doutes et l’épuisement : Georges sera finalement rapatrié après quatre mois, amaigri de vingt kilos.
Ce roman graphique, à la fois hommage et plongée introspective, raconte bien plus qu’un exploit. Il rend visible un homme libre, habité par une quête d’absolu. Un récit de vie et de filiation hors du commun.
L’échange se clôt sur une note plus légère : les trajets en voiture d’Antoine de Caunes. Mélomane assumé, il confie : « Ce que j’attends de la voiture, c’est de pouvoir écouter de la musique à fond. » Ce moment suspendu devient un espace d’inspiration : « Ce sont des moments très très propices à l’inspiration, oui. » Deux itinéraires lui sont chers : Paris-Trouville, qu’il pourrait faire « les yeux fermés », et Paris-Paimpol, désormais tout aussi familier. Un goût du déplacement hérité, sans doute, de ce père pour qui chaque voyage était un acte de liberté.
Mais derrière l’image du baroudeur, Antoine de Caunes découvre bien plus : « On a déchiffré son journal intime, et là j’ai découvert un autre père. Un homme souffrant, beaucoup plus poreux que celui qu’il montrait à l’antenne. » Le récit devient alors personnel.
Dans « Il déserte, Georges ou la vie sauvage », publié chez Dargaud, le célèbre présentateur collabore avec le dessinateur Xavier Coste. « Il a fait un travail magnifique. Ce sont exactement les images que j’avais en tête quand j’avais 8 ans », confie-t-il. L’album mêle archives, photos et souvenirs d’enfance, dans un univers visuel grandiose. On y sent aussi la solitude, les doutes et l’épuisement : Georges sera finalement rapatrié après quatre mois, amaigri de vingt kilos.
Ce roman graphique, à la fois hommage et plongée introspective, raconte bien plus qu’un exploit. Il rend visible un homme libre, habité par une quête d’absolu. Un récit de vie et de filiation hors du commun.
L’échange se clôt sur une note plus légère : les trajets en voiture d’Antoine de Caunes. Mélomane assumé, il confie : « Ce que j’attends de la voiture, c’est de pouvoir écouter de la musique à fond. » Ce moment suspendu devient un espace d’inspiration : « Ce sont des moments très très propices à l’inspiration, oui. » Deux itinéraires lui sont chers : Paris-Trouville, qu’il pourrait faire « les yeux fermés », et Paris-Paimpol, désormais tout aussi familier. Un goût du déplacement hérité, sans doute, de ce père pour qui chaque voyage était un acte de liberté.