‘‘Moi, Gisèle’’ de Sandrine Bonini

L'autrice et dessinatrice retrace l'enfance de la célèbre avocate, en s'appuyant sur la biographie signée d'Annick Cojean et sortie quelques jours après la mort de Gisèle Halimi. L'album résonnera auprès de tous les enfants qui ne supportent pas l'injustice.

Qu'est-ce qui dans l'enfance d'une petite fille ayant grandi en Tunisie dans les années 30 peut parler aux enfants d'aujourd'hui ? Tout. Et pour étayer son propos, Sandrine Bonini a veillé à rendre son album très contemporain : « Je me suis dit que j'allais la rendre un peu plus intemporelle en l'habillant comme elle pourrait être habillée aujourd'hui et en la situant dans un espace-temps non défini. »

Les jeunes lecteurs vont donc découvrir l'histoire d'une enfant éprise de liberté et d'égalité, qui va entamer une grève de la faim pour protester contre le fait que ses frères étaient dispensés de tâches ménagères : « Elle dit que c'est comme ça qu'elle a gagné son premier morceau de liberté parce que c'est vrai qu'elle a tenu bon. Une grève de la faim pour un enfant ça paraît inatteignable, infaisable et elle a tenu trois ou quatre jours, c'est vraiment énorme. Il fallait quand même une détermination sans faille. Et ça c'est quelque chose qu'elle a montré toute sa vie. »

Grâce à cet album tout en nuances de rose et d'orange, les jeunes lecteurs vont pouvoir ériger la célèbre avocate en modèle. « En tant que femme aujourd'hui je me demande quels sont mes modèles et je prends le temps de les recenser et de leur rendre hommage. Et dans cette logique, rendre hommage à Gisèle Halimi c'est aussi une façon d'en faire un modèle. Et parler de ses modèles à elle, ça fait une longue chaîne de modèles féminins à suivre ! »

‘‘Moi, Gisèle’’ de Sandrine Bonini d'après Annick Cojean paru chez Grasset Jeunesse constitue un cadeau idéal pour les petites filles et petits garçons qui ne supportent pas l'injustice.