Hippolyte Girardot : l'événement qui a changé sa carrière

Dans les années 80, Hippolyte Girardot n'a pas eu la carrière qu'on lui connaît. Animateur dans un centre socio-culturel, il se lance dans la réalisation d'un long-métrage (en Super 8) et raconte la chronique des jeunes qui l'entourent. Cependant, alors qu'il s'absente de la salle de montage, le film disparaît. Quarante ans plus tard, ce mystère jamais résolu a inspiré notre invité...

Hippolyte Girardot n'a pas embrassé, dès ses débuts, une carrière de comédien. C'est un événement bien particulier qui a changé son destin. Dans les années 80, il s'est essayé à la réalisation d'un long métrage. Une histoire qui a tourné au vinaigre alors que le film était tourné. Cette mésaventure, Hippolyte Girardot la raconte dans un roman qu'il vient nous présenter : « C'est l'histoire d'un mec qui fait des films en Super 8, dans un centre culturel, en banlieue parisienne. Et puis, un jour, il décide de faire un long-métrage avec des jeunes, des Maghrébins, des Kabyles, qui ont à peu près la vingtaine, pour raconter la chronique, la vie quotidienne de ces gens-là. »

C'est là que l'histoire prend une saveur amère. L'acteur s'éloigne de sa cabine de montage le temps d'aller à la cantine. À son retour, le film avait disparu : « Il n'est pas détruit ou brûlé dans une poubelle, non. Il est juste disparu. Et jusqu'à ce jour, ce mystère n'a pas été résolu. »

C'est lors d'un déménagement qu'Hippolyte Girardot va retrouver des clichés, des objets de cette époque. À ce moment-là, jaillit dans son esprit l'idée de raconter cette histoire qui a guidé sa vie : « C'est ce qui a fait que j'ai préféré passer devant plutôt que derrière la caméra. Ça m'a un peu traumatisé... »

Passage obligé à notre micro, nous parlons de route avec nos invités. Et le comédien a souvent fait de l'auto-stop avec son cousin. Sur les routes des pays du Nord et en France, les deux garçons avaient toujours un livre en poche : « Sur la route » de Jack Kerouac. « C'était notre maître poète et routard. Ça m'est resté ça. Je préfère mille fois prendre la route que le train ou l'avion. C'est une sorte de conversation intime avec le paysage et le fait d'avancer, c'est comme une métaphore de la vie. »

Notre rendez-vous avec Hippolyte Girardot se conclut avec quelques mots pour sa fille, Ana, dont la carrière décolle. Avec beaucoup de fierté, il est heureux de voir sa fille évoluer dans les traces de son père avec beaucoup de bonheur : « Je sais qu'elle adore ça. [...] Elle est brillante dans sa joie. »

« Un film disparaît » est disponible en librairie aux Éditions du Seuil.