La maison des Canuts à Lyon
date 13/04/2024 - 17:13 | micro_reportage Quentin Lachese
Le Canut, c'est le personnage qui a forgé la culture de la soierie à Lyon. Depuis la colline de la Croix-Rousse, ces tisseurs ont eu une réputation qui a traversé les frontières de la France. La maison des Canuts, au cœur du 4e arrondissement, perpétue la mémoire de cette population iconique.
La maison des Canuts à Lyon
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La Maison des Canuts est le lieu idéal pour tout savoir sur le travail de la soie à la lyonnaise. Une histoire qui commence de l'autre côté des Alpes, comme nous le raconte Philibert Varenne, directeur des lieux : « François Ier, en 1536, va proposer à deux tisseurs italiens de tisser à Lyon. Et pour être sûr qu'ils soient bien motivés, il leur dit : ‘‘vous ne payerez pas les impôts et les taxes’’. Et c'est comme ça que Turchetti et Naris vont venir à Lyon en 1536 pour nous apprendre à tisser la soie. »
Et l'histoire sociale des canuts est une des pierres angulaires de la ville. Cette population installée dans des immeubles très hauts de plafond à la Croix-Rousse doivent être un peu ‘‘au four et au moulin’’... « Les canuts, leur vrai nom, ce sont des maîtres ouvriers, tisseurs de fils d'or, d'argent et de soie. Ce ne sont pas des ouvriers. Quand la soie à la lyonnaise va commencer à rayonner à partir de Louis XIV et qu'on va avoir une demande de soie à la lyonnaise dans toute l'Europe, le canut ne peut pas produire et voyager pour vendre », ajoute Philibert Varenne.
C'est donc l'équivalent du commercial de l'époque, le soyeux, qui transmet la commande au canut et assure ensuite le contrôle qualité : « Le canut ne sait combien il gagne qu'à la livraison. Comme ils ne sont pas idiots, ils vont dire qu'il y a un truc qui ne va pas. Nous, on veut connaître le prix de notre travail à la commande. »
Des négociations infructueuses aboutiront à une première révolte en 1831, un épisode qu'a retenu cette visiteuse québécoise : « Ce qui m'a frappée, c'est comment le mouvement canut a forgé les politiques commerciales. Au Québec, on a la même chose, le prud'homme et des trucs comme ça. »
Pour la démonstration et trouver le métier à tisser, il faut traverser la rue. La machine impressionne par le nombre phénoménal de fils qui se croisent au niveau du plan de travail. Philibert Varenne nous résume son fonctionnement : « Pour tisser un façonné, il faut que l'on soit en capacité de sélectionner chaque fil de la chaîne de façon indépendante. La mécanique Jacquard, qui est en superstructure au-dessus du métier à tisser, est composée de deux éléments principaux : la carte perforée, le programme du dessin, et la mécanisation, qui est entre guillemets une machine qui va lire la carte perforée. Et s'il y a un trou, ça va faire lever un fil, et s'il n'y a pas de trou, le fil reste en bas. »Les spectateurs de notre guide restent silencieux et impressionnés dans le son caractéristique ‘‘Bis-tan-claque’’ du métier à tisser.
La Maison des Canuts vous accueille du mardi au samedi dans le 4e arrondissement de la ville. Il y a même la possibilité de visiter les célèbres traboules.
Et l'histoire sociale des canuts est une des pierres angulaires de la ville. Cette population installée dans des immeubles très hauts de plafond à la Croix-Rousse doivent être un peu ‘‘au four et au moulin’’... « Les canuts, leur vrai nom, ce sont des maîtres ouvriers, tisseurs de fils d'or, d'argent et de soie. Ce ne sont pas des ouvriers. Quand la soie à la lyonnaise va commencer à rayonner à partir de Louis XIV et qu'on va avoir une demande de soie à la lyonnaise dans toute l'Europe, le canut ne peut pas produire et voyager pour vendre », ajoute Philibert Varenne.
C'est donc l'équivalent du commercial de l'époque, le soyeux, qui transmet la commande au canut et assure ensuite le contrôle qualité : « Le canut ne sait combien il gagne qu'à la livraison. Comme ils ne sont pas idiots, ils vont dire qu'il y a un truc qui ne va pas. Nous, on veut connaître le prix de notre travail à la commande. »
Des négociations infructueuses aboutiront à une première révolte en 1831, un épisode qu'a retenu cette visiteuse québécoise : « Ce qui m'a frappée, c'est comment le mouvement canut a forgé les politiques commerciales. Au Québec, on a la même chose, le prud'homme et des trucs comme ça. »
Pour la démonstration et trouver le métier à tisser, il faut traverser la rue. La machine impressionne par le nombre phénoménal de fils qui se croisent au niveau du plan de travail. Philibert Varenne nous résume son fonctionnement : « Pour tisser un façonné, il faut que l'on soit en capacité de sélectionner chaque fil de la chaîne de façon indépendante. La mécanique Jacquard, qui est en superstructure au-dessus du métier à tisser, est composée de deux éléments principaux : la carte perforée, le programme du dessin, et la mécanisation, qui est entre guillemets une machine qui va lire la carte perforée. Et s'il y a un trou, ça va faire lever un fil, et s'il n'y a pas de trou, le fil reste en bas. »Les spectateurs de notre guide restent silencieux et impressionnés dans le son caractéristique ‘‘Bis-tan-claque’’ du métier à tisser.
La Maison des Canuts vous accueille du mardi au samedi dans le 4e arrondissement de la ville. Il y a même la possibilité de visiter les célèbres traboules.
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