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Les hybrides rechargeables polluent cinq fois plus qu’annoncé

Selon l'ONG Transport & Environment, l’analyse des données de l’Agence européenne de l’environnement montre que les PHEV (hybrides rechargeables) immatriculés en 2023 émettent en conditions réelles près de cinq fois plus de CO₂ que les valeurs WLTP, un écart en hausse depuis 2021. L’UE corrigera progressivement le "utility factor" en 2025/26 puis 2027/28 pour coller à l’usage, mais un différentiel subsistera.

Dernière modification : 12/09/2025 10:27

Les hybrides rechargeables polluent cinq fois plus qu’annoncé
Les hybrides rechargeables (PHEV) affichent sur route des émissions bien supérieures aux valeurs d’homologation. D’après une synthèse de Transport & Environment (T&E) utilisant les relevés OBFCM transmis à l’Agence européenne de l’environnement, « cet écart a désormais été multiplié par cinq » pour les modèles immatriculés en 2023. Le ratio est passé d’environ 3,5 en 2021 à 4,9 en 2023, malgré une autonomie électrique moyenne en hausse et des valeurs WLTP en baisse.

En cause : l’hypothèse d’usage électrique intégrée au protocole WLTP, le « utility factor » (UF). Ce paramètre surestime la part de kilomètres réellement parcourus en mode électrique et, par ricochet, minore les émissions officielles. L’UE a donc prévu une correction en deux temps : 2025/26 puis 2027/28. Exemple parlant : pour un PHEV de 60 km d’autonomie WLTP, la part supposée en mode électrique passe de plus de 80% aujourd’hui à 54 % en 2025/26, puis 34 % en 2027/28.

Même ainsi, les valeurs officielles ne refléteront pas entièrement l’usage. Selon T&E, « même avec la correction du facteur d’usage prévue pour 2027/28, les émissions réelles des hybrides rechargeables seraient supérieures de 18% aux chiffres officiels ». Et si l’on applique la méthode actuelle aux ventes 2023, le marché PHEV afficherait, en moyenne, des émissions quatre fois plus élevées que celles publiées officiellement la même année.

Pour les acheteurs, le message est clair : les résultats en laboratoire ne garantissent pas les consommations et émissions en situation réelle, fortement dépendantes des recharges et des trajets en mode thermique. Pour les autorités, l’enjeu est d’ajuster rapidement les paramètres réglementaires afin que les étiquettes CO₂ guident de façon fiable les décisions d’achat et que les objectifs climatiques ne reposent pas sur des hypothèses d’usage trop optimistes.

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