Manon Apithy-Brunet : troisième Jeux olympiques pour la sabreuse
Après Rio et Tokyo, Paris servira de cadre aux 3e Olympiades de Manon Apithy-Brunet. Sa spécialité, c'est le sabre et elle fera partie de l'équipe de France d'escrime lors des JO de Paris cet été. Elle vise une médaille en solo ou en équipe. Rencontre avec la jeune championne.
Dernière modification : 21/06/2024 17:26

Revenons un peu en arrière. Manon est née en 1996 à Lyon, elle a grandi à Rillieux-la-Pape, et c'est là-bas, grâce à une copine, qu'elle a découvert l'escrime : « Je suis un peu tombée amoureuse de ce sport, du déguisement. Je n'ai pas vraiment choisi le sabre : mon petit club ne proposait que cette arme-là. Mais en fait, j'ai eu de la chance parce que je ne suis pas assez patiente pour faire du fleuret et de l'épée. »
Allons bon, quelle différence entre ces armes ? « Le fleuret et l'épée, » explique notre escrimeuse, « ils touchent avec la pointe, donc ils ont vraiment besoin de viser pour toucher. Nous, c'est le tranchant, donc même si on vise aussi, c'est plus simple de toucher l'adversaire, donc ça va forcément plus vite. Une touche très longue peut durer peut-être 30 secondes, mais ça arrive très rarement. Alors que le fleuret et l'épée, c'est parfois 30 secondes, mais plus souvent une minute. Moi, j'adore la rapidité, le réflexe, j'aime bien quand il y a de l'action très vite. »
En 2016, à l'âge de 20 ans, Manon participe à ses premiers JO, à Rio : « C'était incroyable, un rêve qui devenait réalité. J'ai fait demi-finale, au final, je termine à la 4e place et on rate par équipe. Finalement, la plus grosse douleur, ça a été de rater l'épreuve par équipe. Mais c'est aussi un peu le moment où j'ai découvert que je pouvais être en demi-finale des Jeux Olympiques. Je me suis dit : ‘‘En fait, je peux être forte’’, et j'ai un peu surfé sur cette confiance, qui m'a aidée à conquérir de nouvelles médailles. Donc voilà, c'était le premier aboutissement senior. »
« Là, à Paris, ce seront mes 3e JO, j'ai beaucoup de pression. J'ai changé beaucoup de choses pour pouvoir être encore plus forte qu'à Tokyo. C'est plus de stress, évidemment, mais j'ai quand même hâte d'y être parce que les JO à Paris, c'est tous les 100 ans. Et j'espère surtout que je vais m'amuser le jour J sur la piste. »
Petite particularité, Manon va vivre ces Jeux aux côtés de son mari, Boladé Apithy, lui aussi sabreur, qualifié dans l'équipe masculine : « Vivre ça ensemble, c'était un objectif, forcément. Nous étions déjà ensemble à Tokyo mais il avait dû rentrer en France directement après sa compétition à cause du Covid. Là on a fait notre préparation ensemble, on s'entraîne ensemble, on vit ensemble, et donc on va faire nos Jeux ensemble. Et j'ai hâte d'être dans les gradins pour le supporter, et inversement, qu'il soit près de moi. »
Pour suivre les performances de Manon Apithy-Brunet, rendez-vous le lundi 29 juillet pour l'épreuve de sabre individuel, et le 3 août pour l'épreuve par équipe.