Panayotis Pascot au cœur d'une fable à huis clos dans ''Le roi soleil''

Tout commence dans l’anodin : un bar-tabac un peu fatigué de Versailles, au lever du jour. Une poignée d’inconnus, un ticket de loto, un décès brutal. Très vite, l’enjeu dépasse l’événement : « Que faire de ce ticket ? », interroge Panayotis Pascot, qui incarne Abel, un ambulancier embarqué malgré lui dans ce huis clos sous tension. La situation glisse, le doute s’installe et la paranoïa aussi.

Dans son 2ᵉ long-métrage, Vincent Maël Cardona construit un drame collectif à partir d’un point de départ quasi anecdotique. Mais dès que les protagonistes tentent d’élaborer un récit crédible pour faire valider le ticket, tout bascule. « C’est une remise en scène permanente du réel, pour couvrir un acte illégal », analyse Panayotis Pascot. Le film joue avec les codes du théâtre et du polar moral, tout en installant une atmosphère d’oppression lente.

Car derrière la question du gain, c’est celle des valeurs qui surgit. Vérité ou mensonge ? Partage ou trahison ? « Ce qui m’a marqué, c’est le combat éthique que vit chaque personnage », confie le comédien, qui découvre ici pour la première fois l’exercice d'un rôle important au cinéma. Présenté au Festival de Cannes, ‘‘Le roi soleil’’ assume son dispositif minimaliste, et explore jusqu’à l’épuisement la mécanique du soupçon et du récit fabriqué.

Comme un effet papillon, chaque microdécision enclenche des réactions imprévisibles. À mesure que les possibilités s’effacent, le huis clos devient un théâtre des désillusions. Et l’argent, simple papier imprimé, prend la valeur d’un révélateur brutal.

Passé par la télé, l’humour et l’écriture, Panayotis Pascot fait ses débuts au cinéma. Le jeune homme n’exclut pas de passer un jour derrière la caméra. « La réalisation m’attire, car c’est un travail collectif », confie-t-il. En attendant, il continue sa tournée avec ‘‘Entre les deux’’, son second seul-en-scène, joue les prolongations à l’Olympia, et rêve de passer enfin son permis. Une trajectoire guidée par l’envie d’apprendre, et par une curiosité intacte.