Un patchwork de vie : Romane Bohringer signe un film intime et audacieux

Dans son 2ᵉ long-métrage ‘‘Dites-lui que je l’aime’’, Romane Bohringer explore la mémoire, le manque et la réparation. Un projet né d’une rencontre littéraire : le livre éponyme de Clémentine Autain.
« En lisant son récit, j’ai ressenti une évidence : je devais faire ce film », confie la réalisatrice. Comme elle, elle a perdu sa mère très jeune : « Il y avait une gémellité dans nos histoires, nos colères, nos questionnements. J’ai voulu parler des enfants que nous étions et des adultes que nous devenons. »

Pour sa seconde réalisation Romane Bohringer a opté pour un format hybride, entre fiction et documentaire. Elle propose une approche singulière : mêler archives, photos, écrits et scènes de fiction. « La vie est multiple, j’ai voulu que le film reflète ce patchwork », explique-t-elle. Un voyage intime et familial puisque le film révèle aussi la relation pudique entre Romane et son père, Richard Bohringer : « Il a été héroïque. Très tôt, j’ai voulu lui montrer ma joie pour ne pas l’importuner. »

Notre invitée évoque aussi avec tendresse ses voyages en voiture avec son père : « Ce jaune étincelant des champs de colza, c’est mon image de la route. » Une couleur qui, pour elle, annonce le printemps et la gaieté.

Après l’exaltation de son deuxième film, Romane Bohringer rêve déjà de replonger dans la réalisation : « J’ai le nez au vent, en quête d’une nouvelle inspiration. » ‘‘Dites-lui que je l’aime’’ réunit à l'écran Clémentine Autain, Eva Yelmani, Josiane Stoléru, Raoul Bohringer et bien d’autres. Un film intime, vibrant, à découvrir dès le 3 décembre.