Pascal Obispo raconte ''son'' Johnny

En 1997, lors de leur rencontre autour de l'album ‘‘Ce que je sais’’, la première phrase que Johnny Hallyday lance à Pascal Obispo sur un bateau à New York est : « Appelle-moi Johnny ». Cette injonction amicale est aujourd’hui devenue une chanson, sortie le 15 juin dernier, jour où le rocker aurait eu 82 ans. « C’est une chanson de cette époque », raconte le chanteur : « Musicalement, c’est exactement ça. »

Le chanteur se souvient d’un homme « attachant, drôle, mais très seul », malgré les projecteurs. « Il était seul parmi les gens », confie-t-il. Seuls ses grands enfants représentaient un refuge sincère. Pour Laura Smet, qui joue dans le clip de la chanson, Pascal Obispo reste un repère : « Quand elle vient chez moi, elle a l’impression d’être avec son père. »

L’entretien bascule vers un autre souvenir marquant : le 26 février 2008, sur une route entre le Cap Ferret et Bordeaux, Pascal Obispo porte secours à un motocycliste gravement blessé. « Ramasser un bras détaché d’un corps, c’est pas du courage, c’est de l’inconscience », souffle-t-il, visiblement encore bouleversé. Depuis, sa conduite a changé : « Ce que je ne pardonne pas, ce sont ceux qui ne roulent pas avec les autres. »

Aujourd’hui, l’artiste prépare ‘‘Héritage’’, un album physique qu’il annonce comme le dernier, tout en poursuivant un travail titanesque : la réenregistrement de 1300 titres de la chanson française. En parallèle, la peinture s’est imposée comme une nouvelle forme de thérapie. Il exposera, avec fierté, à l’automne dans la clinique de Saint-Rémy-de-Provence, où Van Gogh fut interné : « Je suis heureux d’avoir trouvé dans l’art une autre manière d’émouvoir. »