Pesticides dans les fleurs : un risque sanitaire ignoré

Alors que les pesticides présents dans l'alimentation sont régulièrement pointés du doigt, les fleurs échappent encore aux réglementations. Pourtant, selon une enquête menée par l'UFC-Que Choisir, ces bouquets colorés représentent un risque pour la santé des professionnels qui les manipulent au quotidien.

À l'occasion de la Saint-Valentin, période où les fleurs envahissent les étals, l'attention s'est portée sur un problème encore peu abordé : les pesticides présents dans les fleurs. Elsa Abdoun, journaliste au magazine Que Choisir, explique que si les pesticides dans les fruits et légumes sont bien connus, ceux présents dans les fleurs restent largement ignorés, tant par les consommateurs que par les professionnels du secteur : « Il n'y a aucun contrôle, aucune réglementation encadrant les pesticides dans les fleurs, contrairement aux aliments. »

Une affaire médiatisée en fin d'année dernière a révélé le lien entre le décès d'une enfant et l'exposition de sa mère, fleuriste, aux pesticides pendant sa grossesse. Une révélation choc qui souligne l'importance de repenser la réglementation sur les fleurs. Pour mieux comprendre l'ampleur du problème, l'UFC-Que Choisir a analysé quinze bouquets de roses, gerberas et chrysanthèmes, provenant de diverses origines. Le constat est alarmant : tous étaient contaminés par des résidus de pesticides, dont certains classés comme perturbateurs endocriniens ou cancérigènes. « C'est même plus contaminé que les aliments », déplore Elsa Abdoun, précisant que certaines molécules interdites en Europe sont pourtant détectées dans ces bouquets importés de pays comme le Kenya, la Colombie ou l'Équateur.

Face à ce constat, il devient essentiel de privilégier une consommation de fleurs raisonnée. Les fleurs issues de cultures françaises, bien que parfois contaminées, présentent moins de risques que les fleurs importées, notamment en raison des réglementations plus strictes. Le label ‘‘Fleur de France’’ est un bon indicateur de traçabilité et de production locale. Par ailleurs, choisir des fleurs bio, bien que rares, reste la meilleure alternative pour éviter les pesticides et privilégier les fleurs de saison est aussi une option à considérer.