Petits excès de vitesse, fin du point retiré

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la fin des retraits de points pour les « petits excès de vitesse » inférieurs à 5 km/h à partir du 1er janvier 2024. Cette mesure, déjà évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, a été qualifiée de « mesure de bon sens » par le ministre, mais de « non-sens absolu » par des associations. Actuellement, un excès de vitesse inférieur à 20 km/h est sanctionné d'un point et d'une amende.

Les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h représentent 58% des contraventions pour excès de vitesse contrôlés par des radars. Pour le ministre de l'Intérieur, il s'agit d'introduire « une indulgence administrative à l'égard de ces manquements relevant davantage du manque d'attention que de la volonté délibérée de s'affranchir de la règle ». Cette décision a été vivement critiquée par des associations, à l'instar de la Ligue contre la violence routière, qui craignent une hausse de la vitesse moyenne et davantage de morts sur les routes.

Pour Yves Carra, porte-parole de Mobilité Club France, il faut être « prudent et pragmatique » : « On n'a pas encore le décret avec des précisions sur les routes qui seront concernées. Peut-être qu'il n'y aura que les autoroutes ou les départementales. Peut être que ce point ne sera pas supprimé en agglomération. Et puis, deuxième chose, en matière de sécurité routière, il faut être très prudent et humble. Si on s'aperçoit, après le 1ᵉʳ janvier 2024 et dans les mois qui suivent, que les chiffres de la sécurité routière ne sont pas bons, qu'il y a plus d'accidents à cause de cette mesure, il faudra le déterminer précisément parce qu'un accident, c'est toujours multifactoriel, il ne faudra pas hésiter à être pragmatique et à supprimer cette mesure. On n'en est pas là, puisqu'il y a une commission qui a été nommée depuis plusieurs mois et qui a travaillé sur ce sujet, donc on peut être confiant pour qu'il n'y ait pas d'incidence. Mais soyons prudents, pragmatiques et surveillons. »