« La voix du lac » de Laura Lippman

Avis aux lecteurs : vous allez adorer Maddie Schwartz, l'héroïne de ce roman ! Cette mère de famille, qui quitte son foyer pour devenir journaliste, enquête sur deux disparitions à Baltimore dans les années 60. Laura Lippman signe un roman hybride entre polar et chronique sociale.

Comment dénicher un bon roman ? On peut faire confiance à l'auteur, ou à l'éditeur. Le nom du traducteur peut aussi s'avérer utile ! Voici plusieurs années qu'Hélène Frappat signe les traductions d'excellents livres. « La Voix du lac » de Laura Lippman ne fait pas exception. Tout comme le roman d'Ann Patchett qu'elle a traduit précédemment et dont on a parlé dans Marque-Page.

Dans ce nouvel opus de Laura Lippman, la romancière reste fidèle à la ville de Baltimore, très importante pour elle. Elle met en scène une magnifique héroïne, applaudie par Hélène Frappat. « Stephan King dans sa recension du New York Times, à la parution du livre, l'a saluée comme une grande héroïne féministe. C'est un roman d'émancipation (...). Cette femme s'émancipe d'une vie étouffante de femme mariée dans une communauté juive assez religieuse. Et elle a le courage de vivre le désir qu'elle a depuis l'enfance qui est d'écrire ».

C'est dans le journalisme que s'investit Maddie, et pour tenter de s'y faire une place, elle décide d'enquêter sur deux disparitions : celle d'une fillette et celle d'une femme noire. La roman oscille donc entre polar et chronique sociale et prend son ampleur grâce à un procédé narratif extrêmement bien trouvé. « C'est un très haut niveau de roman chorale comme seuls les américains, à mon sens, savent le faire, où chaque chapitre va être mené par un personnage et peu à peu les pièces vont se reconstituer » estime Hélène Frappat.
« La Voix du Lac » de Laura Lippman publié chez Actes Sud est donc un polar polyphonique, complètement addictif, emmené par des femmes au caractère bien trempé.