''Le bonne mère'' de Mathilda Di Matteo
Dans son premier roman très remarqué, la jeune romancière explore, à travers un magnifique personnage de cagole, une relation entre une mère et sa fille. Elle décortique par la même occasion le poids des stéréotypes et les phénomènes de reproduction de la violence.
Dernière modification : 05/09/2025 19:26

Pour son 1er livre, la romancière met en scène une flamboyante cagole qu'elle rend ultra touchante.
Dans cette rentrée littéraire très centrée autour des figures maternelles, ‘‘La bonne mère’’ détonne par son humour et ses punchlines irrésistibles, et par le choix du personnage central : « Véro est une cagole flamboyante qui est exubérante, mais aussi profonde et très intelligente. » Quand sa fille, intello, part à Paris, c'est pour elle une trahison. Quand celle-ci revient au bras d'un autre intello, catholique et bourgeois, c'en est trop !
Si l'intrigue s'appuie sur des personnages au départ très stéréotypés, l'autrice s'en éloigne au fur et à mesure pour gagner en profondeur, et donner ses lettres de noblesse à la figure de la cagole : « Je trouvais ça super triste que la cagole existe toujours pour son apparence uniquement, pour sa féminité exubérante. C'est une icône sans intériorité. Alors, avec Véro, j'ai essayé de lui donner une voix intérieure, une sorte de monologue hyper percutant, drôle, mais aussi sage. Elle est très sage, Véro ! »
Elle devient surtout, grâce à Mathilda Di Matteo, l'un des personnages les plus attachants de cette rentrée littéraire. Et ‘‘La bonne mère’’ publié chez L'iconoclaste, en est l'une des excellentes surprises.