''Le ciel de Tokyo'' d'Émilie Desvaux
Dans son troisième roman, Émilie Desvaux nous invite à savourer la beauté singulière des lieux et des vies en marge. Inspirée par une pension tokyoïte où elle a séjourné, elle raconte des personnages en quête d’eux-mêmes, dans un Japon à la fois déroutant et envoûtant.
Dernière modification : 17/01/2025 09:01

L’autrice y met en scène des personnages marginaux, tels que Camille, une jeune femme française en fuite. « Camille est complètement perdue : elle galère pour tout, que ce soit prendre le métro, trouver un travail ou simplement parler aux gens. Et moi aussi, qu'est-ce que j'ai été perdue là-bas ! Il m'arrivait de tourner en rond pendant des heures dans un même arrondissement, à chercher désespérément ma maison. J'avais l'impression de vivre une sorte d'hallucination sans fin. »
Les autres protagonistes, un universitaire devenu secrétaire ou encore un éternel étudiant qui s'improvise escort-boy, partagent une même quête d’identité et composent une sorte d'éloge au flottement et à la stagnation. « Tous mes personnages fuient quelque chose, comme pour retarder le moment des responsabilités. Une fuite, c’est beau et triste à la fois. C'est forcément navrant. Et c'est d'autant plus navrant que c'est bouleversant. »
La mégalopole japonaise, toile de fond du récit, est décrite comme une ville propice à la contemplation et à l’oubli de soi. Avec ‘‘Le Ciel de Tokyo’’ publié chez Rivages, Émilie Desvaux sublime les thèmes de l’exil, de la solitude et la beauté des marges.