« Nature humaine » de Serge Joncour
date 24/12/2020 - 02:44 | micro_reportage Francine Thomas
Ce roman rural, qui nous emmène dans le Lot du milieu des années 70 à la fin des années 90, a été couronné par le Prix Femina.

© Jean-Philippe Baltel / Flammarion
"Nature humaine" de Serge Joncour
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Alexandre et sa ferme du Lot… voici les deux héros de ce roman sur le progrès et la façon dont il façonne la nature, pour le meilleur parfois et le pire souvent. Dans son livre, Serge Joncour nous oblige à un retour sur le passé, histoire de redire certaines vérités fondamentales. « Il ne faut pas oublier que les agriculteurs sont avant tout au contact de la nature d’une façon permanente, nature dont les écologistes et les citadins sont totalement à distance. Donc, ils sont au cœur même du sujet et ça j’avais envie de le rappeler », nous a confié Serge Joncour.
« Nature Humaine » traverse trois décennies et autant d’événements historiques : l’élection de François Mitterrand, la catastrophe de Tchernobyl ou encore la tempête de 1999. Serge Joncour nous les fait revivre de façon intime, à travers les yeux d’Alexandre. Il nous rappelle surtout à quel point notre petite humanité manque souvent de bon sens. « Mon personnage est éleveur et à un moment, dans les années 80 et 90 - on l’a un peu oublié - on a découvert que les bovins étaient nourris aux farines animales. C’est à dire que l'on donnait à manger de la viande à des ruminants. Ce qui n’est plus du bon sens ».
« L’histoire est toujours là à nous tenir en joue » écrit Serge Joncour, et son propos semble d’une incroyable acuité dans le contexte sanitaire actuel qui nous oblige à l’humilité : « le statut d’humain ne nous confère pas une forme de supériorité ou d’autorité par rapport à l’environnement, au monde et à la nature. Ce n’est pas nous qui commandons ».
« Nature Humaine » est donc un roman sur notre rapport au monde, sur le progrès, sur l’idée de résistance et sur le bon sens. Et c’est avec bon sens justement que les jurés du Femina l’ont couronné cette saison.
« Nature Humaine » traverse trois décennies et autant d’événements historiques : l’élection de François Mitterrand, la catastrophe de Tchernobyl ou encore la tempête de 1999. Serge Joncour nous les fait revivre de façon intime, à travers les yeux d’Alexandre. Il nous rappelle surtout à quel point notre petite humanité manque souvent de bon sens. « Mon personnage est éleveur et à un moment, dans les années 80 et 90 - on l’a un peu oublié - on a découvert que les bovins étaient nourris aux farines animales. C’est à dire que l'on donnait à manger de la viande à des ruminants. Ce qui n’est plus du bon sens ».
« L’histoire est toujours là à nous tenir en joue » écrit Serge Joncour, et son propos semble d’une incroyable acuité dans le contexte sanitaire actuel qui nous oblige à l’humilité : « le statut d’humain ne nous confère pas une forme de supériorité ou d’autorité par rapport à l’environnement, au monde et à la nature. Ce n’est pas nous qui commandons ».
« Nature Humaine » est donc un roman sur notre rapport au monde, sur le progrès, sur l’idée de résistance et sur le bon sens. Et c’est avec bon sens justement que les jurés du Femina l’ont couronné cette saison.

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