‘‘Regardez-Moi Jongler’’ de Laurent Nunez

Ne faut-il pas céder à un orgueil démesuré pour se piquer d’écrire un livre ? Si bien sûr… et Laurent Nunez nous le démontre… en prenant lui-même la plume !

Après tout, qu’est-ce qu’un écrivain ? Laurent Nunez en rit lui-même en répondant ainsi à cette question : c’est quelqu’un, dit-il, qui « va faire 200, 300 pages d’une histoire qu’il a inventée, qui sort de sa tête et qui va dire à quelqu’un d’autre qu’il va lui prendre cinq, six, sept heures de sa vie, qu’il va s’incruster dans son cerveau, lui proposer ses idées et il va lui demander de payer pour ça ! ». Vu sous cet angle-là, il n’y a plus orgueilleux en effet qu’un écrivain !

Dans ce livre indéfinissable, qui est à la fois essai, recueil de poésie et journal intime, Laurent Nunez convoque Duras, Racine, Baudelaire ou encore Homère pour nous prouver que l’écrivain est par essence un être orgueilleux. Et de résumer son propos par cette boutade : soyons humbles, restons orgueilleux. « Moi je me méfie toujours des gens qui se sous-estiment constamment, qui n’arrêtent pas de se blâmer. Les anglais disent qu’ils sont ‘‘fishing for compliments’’. Ils sont à la recherche de gens qui leur disent le contraire, qu’ils ne sont pas si mal que ça. C’est très orgueilleux ».

Laurent Nunez se verra-t-il gonfler d’orgueil en entendant que son livre est merveilleux ? Prenons le risque. Les éditions du Cerf proposent six autres textes consacrés à la paresse, la gourmandise, l’avarice, la colère la luxure et l’envie.