Contraception masculine : où en est-on ?

Très centrée sur les femmes, la contraception évolue vers des solutions masculines. La directrice de la rédaction de notre partenaire, le magazine Bien-être et Santé, Juliette Legros, le souligne justement : « On note un intérêt croissant des hommes pour une implication active dans la contraception. Ils sont de plus en plus ouverts à la question. Mais les options restent rares », se limitant au préservatif et à la vasectomie.
Entre la volonté politique insuffisante et les difficultés de la recherche à financer les études nécessaires, les avancées peinent à se concrétiser.

Parmi les pistes explorées, un gel transcutané combinant testostérone et progestatif a montré une bonne efficacité. « Une étude internationale de phase 3 doit confirmer les résultats », précise Juliette Legros. Autre solution évoquée : le slip chauffant, qui remonte les testicules 15h durant, augmentant leur température de 2°C pour rendre les spermatozoïdes inactifs. Ce dispositif n’est pas encore validé par les autorités de santé. Même principe pour l’anneau thermique en silicone, également non commercialisé. Enfin, la pilule masculine suscite de l’espoir. « L’une d’elles, qui a un petit nom barbare, YCT529, semble être prometteuse », indique Juliette Legros, tout en rappelant qu’aucune n’a encore franchi les étapes réglementaires.

La vasectomie, quant à elle, reste marginale en France. En Grande-Bretagne et au Canada, c’est une pratique très courante, 20 % des couples y ont recours. En France, les hommes sont plus réticents, notamment en raison de la réversibilité partielle de l’opération (85 %). Pourtant, « l’opération est très rapide, 10 à 20 min et le tour est joué, et la vie sexuelle des hommes vasectomisés ne change pas ». Juliette Legros ajoute : « Plusieurs études pointent une meilleure libido post-opération. »