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Deux signaux simples peuvent prédire les accidents liés à la somnolence au volant

Une étude pilotée par le Pr. Pierre Philip (CHU de Bordeaux) révèle deux signes avant-coureurs majeurs d’accidents dus à la somnolence : les épisodes de fatigue intense et les "presqu’accidents". La Fondation VINCI Autoroutes, à l’origine de l’étude, promeut un outil d’autoévaluation baptisé BOSS pour alerter les conducteurs. Cette initiative s’inscrit dans une campagne estivale de prévention à grande échelle.

Dernière modification : 18/07/2025 07:47

Deux signaux simples peuvent prédire les accidents liés à la somnolence au volant

Personne somnolant au volant

© Adobe Stock
Chaque été, les grands départs sur les routes riment avec embouteillages, chaleur… et fatigue. Trop souvent minimisée, la somnolence au volant est pourtant l’une des principales causes d’accidents mortels sur autoroute. À la veille d’un nouveau week-end de chassé-croisé estival, la Fondation VINCI Autoroutes tire la sonnette d’alarme avec la publication des résultats d’une vaste étude scientifique sur le sujet.

Réalisée sous la direction du Professeur Pierre Philip, chef du service universitaire de médecine du sommeil au CHU de Bordeaux, l’enquête s’appuie sur les réponses de 33 906 conducteurs abonnés au télépéage. Objectif : mieux comprendre les facteurs prédictifs d’accidents liés à la somnolence, et surtout identifier des outils simples pour prévenir ces drames.

Deux signaux d’alerte ressortent clairement


Avoir ressenti dans l’année un épisode de somnolence sévère, au point de devoir s’arrêter ou de ne plus pouvoir conduire sereinement, et avoir évité de justesse un accident, un « presqu’accident », en raison de la fatigue. Des signaux trop souvent banalisés. Et pourtant, parmi les conducteurs ayant eu un accident lié à la somnolence, 83 % avaient connu un épisode de fatigue sévère, et 86 % avaient frôlé un accident au cours de l’année. Ces expériences, vécues comme anodines par certains, doivent désormais être reconnues comme des facteurs de risque majeurs.

Pour aller plus loin, l’équipe du Pr Philip a conçu un outil d’autoévaluation rapide et accessible : l’échelle BOSS (Bordeaux Sleepiness Scale). Composée de quatre questions portant sur la somnolence, les habitudes de conduite et le sommeil, elle attribue un score de 0 à 4. Résultat : un score de 3 ou plus multiplie par trois le risque d’accident lié à la fatigue. « Avec l’échelle BOSS, les conducteurs peuvent se rendre compte qu’ils sont dans un contexte de risque préoccupant et qu’ils doivent mettre en place des mesures protectrices », souligne le Pr Philip.
Deux signaux simples peuvent prédire les accidents liés à la somnolence au volant
© Fondation VINCI Autoroutes

"La sieste n’est pas une perte de temps"

Pour Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation, « prendre la route reposé et s’arrêter avant que la pression de sommeil ne soit trop forte sont des bonnes pratiques à adopter lors des longs trajets. La sieste n’est pas une perte de temps : elle réactive la vigilance et améliore le confort de conduite. »

En complément, la Fondation rappelle quelques gestes simples : dormir suffisamment avant de partir, éviter les trajets de nuit, faire une pause toutes les deux heures, et bien s’hydrater. Un rappel salutaire, alors que selon les données officielles, la somnolence reste, après l’alcool et la vitesse, l’un des facteurs les plus meurtriers sur les routes de France.

Cet été, la Fondation VINCI Autoroutes entend diffuser massivement cette échelle sur ses aires de service. En parallèle, elle met en place des espaces de repos baptisés « espaces sieste », présents sur 12 aires du réseau VINCI les vendredis et samedis jusqu’au 9 août. Les 18 et 19 juillet, deux aires deviennent même les « aires de la sieste » : Limours-Janvry (A10) et Saint-Rambert-d’Albon Ouest (A7). Au programme : cocons à sieste, grands coussins, kits repos, podcasts de détente et conseils d’experts de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance.

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