"Je suis une sur deux" de Giulia Foïs
La journaliste publie un récit dans lequel elle raconte le viol qu’elle a subi il y a 20 ans et l’acquittement dont a bénéficié celui qu’elle accusait. Elle analyse les ressorts de la culture du viol et nous livre un témoignage extrêmement fort.
Dernière modification : 14/03/2020 02:53

La jeune femme a été violée il y a vingt ans un soir, alors qu’elle travaillait au Festival d’Avignon. Avec l’aide de ses proches, elle a immédiatement porté plainte, et son agresseur a été interpellé. Sauf qu’après trois ans de procédure et un procès émouvant, il a été acquitté.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
« Il y a des facteurs de deux types : le premier c’est une série de dysfonctionnements policiers et judiciaires qui arrivent malheureusement trop souvent, et la deuxième raison, c’est ce qu’on appelle la culture du viol. Il faut que le violeur corresponde à un certain profil (…). Dans mon cas, celui qui m’a violée était père de famille, entraîneur de foot et il payait ses impôts et j’ai entendu en cour d’assises que ça faisait de lui quelqu’un qui ne pouvait pas violer. »
Et Giulia Foïs de rappeler qu’actuellement en France, moins de 2% des viols débouchent sur une condamnation.
#metoo, #balancetonporc, #jesuisvictime, et le grand succès de la marche des femmes du 23 novembre dernier donnent des raisons d’espérer que les choses puissent évoluer. Malgré tout, le chemin est encore long : « Combien de temps est-ce qu’il faudra pour que tout cela se traduise par des mesures extrêmement concrètes, qui serait une éducation à la sexualité à l’école, une vraie formation des policiers, des juges, des médecins, etc ? Je ne sais pas si je le verrai de mon vivant. »
Avec « Je Suis Une sur Deux », paru chez Flammarion, Giulia Foïs signe un récit nécessaire à lire et à faire lire, pour qu’à l’avenir, une petite fille sur deux n’ait pas à grandir avec l’ombre de cette statistique au- dessus de sa tête.