Le diagnostic énergétique en déroute

L'association de consommateurs a demandé à cinq diagnostiqueurs de pratiquer, sur sept logements différents, des DPE, ce diagnostic de performances énergétiques obligatoire pour la vente d'un logement. Le constat est sans appel : aucun n'arrive à la même classe, à l’exception d’une maison.

« Le nouveau DPE devait être plus fiable car il a maintenant une importance déterminante à la vente ou à la location d'un bien immobilier mais manifestement ce n'est pas le cas » déclare Elisabeth Chesnais, journaliste au magazine Que Choisir. Dans son numéro d'octobre, l'association de consommateurs appelle à suspendre le diagnostic de performance énergétique. Depuis l'été 2021, sa méthode de calcul a été modifiée et les propriétaires louant un logement classé F ou G ne peuvent plus augmenter le loyer. Un premier pas avant une interdiction de location des logements classés G dès 2025, puis aux logements classés F en 2028.

« Le DPE a aussi une importance déterminante sur le prix, les notaires font des études régulières sur le sujet. Un logement bien classé en A ou B est surcoté de 10 à 15%. Un classement F ou G est très dévalorisé, ça peut aller jusqu'à 20% » ajoute Elisabeth Chesnais. Dans sa nouvelle enquête portant sur sept maisons disséminées dans plusieurs régions, l'association de consommateurs met lourdement en cause les professionnels réalisant les diagnostics énergétique.

« Nous avons demandé, à chaque fois, à cinq diagnostiqueurs de venir faire un DPE sur la maison. Les résultats sont catastrophiques. Certains logements obtiennent une classe pouvant aller de B à D, voire à E. L'association de consommateurs appelle le gouvernement à cesser  »cette mascarade sur les DPE puisqu'on s'aperçoit que si on fait intervenir plusieurs diagnostiqueurs, aucun ne donne la même classe au logement."
En attendant, elle conseille de réaliser plusieurs DPE pour garder la meilleure classe, de conserver et de présenter les factures en cas de travaux d'isolation.