Le dilemme du Made in France : soutenir l’économie locale à quel prix ?
L'UFC-Que Choisir explore les freins à l’achat de vêtements Made in France. Si le coût de la main-d'œuvre explique des prix élevés, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Pour redonner confiance, un label de durabilité est en préparation pour permettre aux consommateurs d’estimer la longévité des vêtements, au-delà de leur simple origine géographique.
Dernière modification : 11/05/2025 09:41


La raison ? Une industrie du textile encore largement manuelle. « Il faut environ une heure pour confectionner un sweat-shirt », rappelle-t-elle. En France, où le SMIC dépasse les 1800 euros bruts mensuels, la main-d’œuvre représente jusqu’aux trois quarts du prix final du vêtement. À l’inverse, dans des pays comme le Bangladesh ou le Vietnam, les salaires mensuels avoisinent les 150 euros, pour des semaines de 48 heures.
Acheter plus cher, certes, mais pour une meilleure qualité ? Là encore, prudence. « Ce n’est pas parce qu’un vêtement est fabriqué en France qu’il est forcément durable ou bien coupé », prévient la journaliste.
Pourtant, les consommateurs expriment une attente forte : savoir combien de temps leur vêtement tiendra. C’est précisément l’objectif d’un nouveau label de durabilité en cours de développement par l’Institut français du textile et de l’habillement. Basé sur une large enquête auprès de 50 000 consommateurs, ce label s’appuiera sur des tests en laboratoire, capables de prédire si un vêtement risque de boulocher, se déformer ou se déchirer. Il permettra d’estimer la durée de vie d’un article, sous réserve d’un entretien conforme.
Ce dispositif, volontaire, vise à compléter les labels existants comme Origine France Garantie, en ajoutant une dimension de performance d’usage. Aucune date de mise en œuvre n’a encore été annoncée, car l’étiquetage environnemental est encore en discussion au niveau européen.