« Héritage » de Miguel Bonnefoy
date 13/12/2020 - 17:54 | micro_reportage Francine Thomas
L’écrivain franco-vénézuélien, finaliste du Femina en 2017 avec « Sucre Noir », signe ici une fresque familiale remarquable, entre la France et le Chili. Le roman a été en lice cet automne pour la plupart des grands prix littéraires.
© Patrice Normand Leextra
"Héritage" de Miguel Bonnefoy
"Héritage" de Miguel Bonnefoy
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Faire tenir un siècle d’histoire, petite et grande, en 200 pages : c’est le pari insensé de Miguel Bonnefoy. Pari relevé avec brio. Au départ de cette intrigue, il y a un jeune viticulteur jurassien dont la vigne vient d’être décimée. Pour prendre un nouveau départ, il embarque sur un cargo direction la Californie et par un coup du sort, doit débarquer au Chili. Il se retrouve à la douane, rebaptisé Lonsonier, et c’est son histoire et celle de sa lignée que nous raconte Miguel Bonnefoy. Il y a dans ce récit la folie et l’exubérance de la poésie sud-américaine. Et une certaine rigueur très européenne. C’est ce qui fait tout le sel de ce livre écrit sur deux continents. « La partie sans doute la plus difficile du livre était de créer un dosage, un équilibre, entre le baroque, la luxuriance, le bariolé et une rigueur plus française, plus européenne pour aller dans quelque chose de plus simple, de plus sec (…). Sans doute y a-t-il une sorte de métaphore, quelque chose d’allégorique qui se joue entre les deux continents, et en effet ces deux visions de la littérature ».
Le lecteur ne devra donc pas s’étonner de rencontrer des fantômes et des personnages fantasques, et de plonger dans le même temps dans l’horreur des guerres et du régime de Pinochet, qui donne lieu au passage le plus poignant du livre. « L’un des personnages est tiré de mon père, Michel Bonnefoy, qui a été arrêté en 1973 par la dictature de Pinochet, envoyé dans un centre de torture, puis en prison et exilé. Il a écrit un livre cathartique sur son témoignage en prison et j’ai été tenté de traduire tout le livre et d’en faire une préface, mais je me suis dit que je pourrais peut-être faire oeuvre d’écrivain ».
Miguel Bonnefoy, né de père chilien et de mère vénézuélienne, a grandi dans de nombreux pays. Il a été éduqué dans les lycées français du monde entier puis a épousé une femme danoise. Il signe-là un plaidoyer pour le métissage : « J’essaye comme je peux, humblement, mais avec persévérance et ténacité, de tendre un pont entre plusieurs cultures, une traboule de papier dans laquelle on peut avoir des langues, des mœurs, des coutumes, des traditions différentes qui s’ajoutent (…). J’ai vraiment envie de me voir comme un écrivain cosmopolite et c’est avec fierté que je pense que le métissage est un des seuls chemins que puisse prendre l’humanité ».
Miguel Bonnefoy signe « Héritage » chez Rivages, ou comment donner vie à un siècle d’histoires terribles et merveilleuses en 207 pages seulement.
Le lecteur ne devra donc pas s’étonner de rencontrer des fantômes et des personnages fantasques, et de plonger dans le même temps dans l’horreur des guerres et du régime de Pinochet, qui donne lieu au passage le plus poignant du livre. « L’un des personnages est tiré de mon père, Michel Bonnefoy, qui a été arrêté en 1973 par la dictature de Pinochet, envoyé dans un centre de torture, puis en prison et exilé. Il a écrit un livre cathartique sur son témoignage en prison et j’ai été tenté de traduire tout le livre et d’en faire une préface, mais je me suis dit que je pourrais peut-être faire oeuvre d’écrivain ».
Miguel Bonnefoy, né de père chilien et de mère vénézuélienne, a grandi dans de nombreux pays. Il a été éduqué dans les lycées français du monde entier puis a épousé une femme danoise. Il signe-là un plaidoyer pour le métissage : « J’essaye comme je peux, humblement, mais avec persévérance et ténacité, de tendre un pont entre plusieurs cultures, une traboule de papier dans laquelle on peut avoir des langues, des mœurs, des coutumes, des traditions différentes qui s’ajoutent (…). J’ai vraiment envie de me voir comme un écrivain cosmopolite et c’est avec fierté que je pense que le métissage est un des seuls chemins que puisse prendre l’humanité ».
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