"Héritage" de Miguel Bonnefoy
L’écrivain franco-vénézuélien, finaliste du Femina en 2017 avec "Sucre Noir", signe ici une fresque familiale remarquable, entre la France et le Chili. Le roman a été en lice cet automne pour la plupart des grands prix littéraires.
Dernière modification : 13/12/2020 17:54

Le lecteur ne devra donc pas s’étonner de rencontrer des fantômes et des personnages fantasques, et de plonger dans le même temps dans l’horreur des guerres et du régime de Pinochet, qui donne lieu au passage le plus poignant du livre. « L’un des personnages est tiré de mon père, Michel Bonnefoy, qui a été arrêté en 1973 par la dictature de Pinochet, envoyé dans un centre de torture, puis en prison et exilé. Il a écrit un livre cathartique sur son témoignage en prison et j’ai été tenté de traduire tout le livre et d’en faire une préface, mais je me suis dit que je pourrais peut-être faire oeuvre d’écrivain ».
Miguel Bonnefoy, né de père chilien et de mère vénézuélienne, a grandi dans de nombreux pays. Il a été éduqué dans les lycées français du monde entier puis a épousé une femme danoise. Il signe-là un plaidoyer pour le métissage : « J’essaye comme je peux, humblement, mais avec persévérance et ténacité, de tendre un pont entre plusieurs cultures, une traboule de papier dans laquelle on peut avoir des langues, des mœurs, des coutumes, des traditions différentes qui s’ajoutent (…). J’ai vraiment envie de me voir comme un écrivain cosmopolite et c’est avec fierté que je pense que le métissage est un des seuls chemins que puisse prendre l’humanité ».
Miguel Bonnefoy signe « Héritage » chez Rivages, ou comment donner vie à un siècle d’histoires terribles et merveilleuses en 207 pages seulement.