''L’Amour au Temps des Éléphants'' d’Ariane Bois

« Je sens profondément que le sort de l’homme et sa dignité sont en jeu, chaque fois que nos splendeurs naturelles, océans, forêts, ou éléphants, sont menacés de destruction ». Cette phrase de Romain Gary que cite Ariane Bois resitue parfaitement le contexte de ce livre : la romancière voulait mettre en scène des éléphants menacés d’extinction. Et pour ce faire, elle a choisi comme scène d’ouverture un fait divers réel qui s’est déroulé dans le sud des États-Unis en 1916 : une éléphante a été pendue pour avoir tué le soigneur qui la maltraitait.

Cependant, Ariane Bois étant avant tout une grande conteuse, elle tire de cet effroyable épisode un roman enlevé autour de trois héros : « Il y a Arabella, une jeune fille rebelle en guerre contre sa famille extrêmement religieuse et presque sectaire », explique l’autrice. « Jérémy est un jeune homme de la très haute bourgeoisie de la côte Est, journaliste, et Kid est un pauvre garçon noir qui travaille dans les champs de coton et qui va être chassé par le Ku Klux Klan ». Tous les trois assistent à la pendaison de l’éléphant, et vont se retrouver plus tard en France, après avoir combattu sur le front, dans le Paris des années folles avant de s’envoler pour le Kenya.

Ce livre offre au lecteur une bouffée d’air, bienvenue dans le contexte actuel. « On a envie de voyage, on a envie de dépaysement, on a envie de vrais romans qui vous sortent de vous-même ». C’est exactement ce que propose ‘‘L’Amour au Temps des Éléphants’’ chez Belfond, qui fait cohabiter les horreurs de la guerre et des airs de clarinette, la folie de Paris entre deux guerres et la grâce de quelques pachydermes.