Les agents autoroutiers et les dépanneurs qui interviennent dans le trafic pour garantir la sécurité des usagers lors d’événements (pannes, accidents ou présence d’objets sur les voies), prennent d’importants risques, malgré leur professionnalisme et le strict respect des procédures. L’inattention des automobilistes sur l'autoroute est en effet à l’origine de nombreux accidents dont les conséquences, à cette vitesse, sont lourdes : portières arrachées, fourgons heurtés, flèches lumineuses et cônes de signalisation percutés et plus grave encore : des salariés heurtés de plein fouet. Pour diminuer les risques, le principe d’un corridor de sécurité a été inscrit dans le code de la route (décret 2018‐795 du 17 septembre 2018) et publié au Journal Officiel le 18 septembre 2018. Le respect du corridor de sécurité est désormais obligatoire. Chaque contrevenant est passible d’une contravention de classe 4 (amende forfaitaire de 135 € et de perte de points selon l’infraction). Il s’agit pour les conducteurs, à l’approche d’une zone d’intervention (véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence, sur une voie de circulation, intervention d’un dépanneur ou d’un agent autoroutier), de libérer un espace de sécurité. À l’approche, tout conducteur a l'obligation de réduire sa vitesse et de s’écarter le plus possible de cette zone, si possible en changeant de voie, sinon en se décalant le plus possible à gauche de sa voie, créant ainsi un ‘‘corridor de sécurité’’.
Sécurité des personnels autoroutiers et des dépanneurs en intervention : des chiffres toujours préoccupants
Dans son bilan sécurité 2019, publié en juillet, l’ASFA rappelait qu’après une baisse de 29% des accidents impliquant le personnel autoroutier entre 2017 et 2018, l’année 2019 enregistrait une nette augmentation avec 146 accidents dont 13 corporels et 133 accidents matériels.
Si les chiffres de 2020 sont, pour le moment, meilleurs que ceux de 2019, leur niveau élevé continue d’alerter les sociétés d’autoroutes. En effet, malgré la période de confinement de mars à mai, le bilan à fin septembre 2020 est identique à 2018 alors que le trafic du printemps a été pratiquement nul. Depuis le début de l’année, douze personnels en intervention ont été blessés, dont trois directement heurtés.