Des opérations complexes, mais essentielles pour la construction de ITER
C’est une organisation millimétrée, surtout pour les forces de l'ordre, selon Fabrice Reynald, le directeur d'ITER France : « Nous avons des opérateurs de l'agence ITER France et des gendarmes qui s'assurent en temps réel que le convoi puisse passer. Par exemple, lorsqu'il y a une coupure d'autoroute, la société d'autoroute est informée en amont pour indiquer l'heure du passage du convoi, par la suite le responsable du convoi donnera un top passage. »Chaque pièce du réacteur, envoyée par les quelques 35 pays partenaires du projet, arrive sur le port de Fos-sur-Mer. Elle traverse ensuite l'étang de Berre, puis, elles sont acheminées sur le site de construction par la route grâce à un dispositif hors norme. Ce convoi exceptionnel se déplace entre 5 et 10 km/h, voire moins, en fonction de la taille et du poids des pièces transportées. Explication de Fabrice Reynald : « C'est une logistique qui est assez impressionnante parce que vous allez avoir un convoi à proprement parler, c'est-à-dire une plateforme automotrice qui fait à peu près 35 mètres, avec aussi des tracteurs, des pousseurs, des camions, l'ensemble du convoi peut atteindre 60 mètres. »
Un convoi titanesque : les coulisses d’un transport hors norme
Nous avons assisté au passage du 81ème convoi : 190 tonnes, plus de 7 mètres de haut, 15 mètres de long et 9 mètres de large : ce soir-là, le chargement débarqué à Fos en provenance de Corée du Sud, est posé sur son imposante remorque, à Berre-l'Étang, près de Marseille. Pour faciliter le voyage, cet incroyable engin est tracté par un camion devant pour le tirer et un autre derrière pour le pousser. Loïc Borrelly, le coordinateur transport colis lourds pour Daher, explique : « On a besoin de puissance dès qu'on a des côtes ou des descentes, et on a aussi la possibilité de faire un guidage manuel sur des zones difficiles. Ça facilite le passage quand c'est compliqué. »Pour permettre à ces convois hors normes de traverser en toute sécurité, un dispositif spécifique est mis en place, impliquant de multiples acteurs. Mohamed Berchid, de VINCI Autoroutes, nous éclaire sur les coulisses de ces opérations. « Nous recevons une fiche détaillée de chaque mission, précisant les dimensions, le poids et l'itinéraire du convoi ». Ces informations sont ensuite intégrées aux plannings de travaux de VINCI Autoroutes, afin d'organiser les chantiers en conséquence. « Nous sommes en contact régulier avec les responsables du convoi pour ajuster les opérations en temps réel », ajoute-t-il.