Est-ce qu’on peut vraiment partir en vacances en voiture électrique ?
Chaque été, des millions d’automobilistes prennent la route des vacances. Mais peut-on aujourd’hui envisager sereinement un long trajet en voiture électrique ? Depuis l’aire de la Coucourde sur l’A7, le 23 juillet dernier, Denis Costat de Radio VINCI Autoroutes animait une émission spéciale en compagnie de Luc Allemand, spécialiste des usages électriques, et Gabriel Blanchard, responsable l'installation des bornes chez VINCI Autoroutes.
Dernière modification : 24/07/2025 16:57

Luc Allemand, Gabriel Briard et Denis Costat installés sur l'aire de la Coucourde
Sur l’aire de la Coucourde, Gabriel Blanchard décrit une station nouvelle génération : « Des bornes haute puissance, recharge rapide, ultra rapide », alimentées en électricité verte. Des services complémentaires y sont ajoutés, « et même un foodtruck l’été ».
En deux ans, les bornes sur l’A7 entre Orange et Saint-Rambert sont passées de 13 à plus de 100. « Ça nous arrive de mettre en service un point de charge par jour », souligne-t-il.
Un Lyon–Marseille en citadine électrique ? « Oui, sans problème », affirme Luc Allemand. Sur le réseau VINCI Autoroutes, on trouve une borne tous les 60 km en moyenne, parfois tous les 20 sur les axes les plus fréquentés.
Premier direct : Peut-on vraiment partir loin en voiture électrique en 2025 ?

Vue de la station de recharge de l'aire de la Coucourde
Dans un second direct depuis l’A7, Denis Costat échange avec Luc Allemand (La FFAUVE) et Gabriel Blanchard (VINCI Autoroutes) sur la recharge des voitures électriques. À Montélimar, deux stations distinctes existent sur la même aire. « Les utilisateurs doivent ne pas hésiter à naviguer d'une station à l'autre pour s’orienter vers la station qui offre le plus de places disponibles », explique Gabriel Blanchard.
Luc Allemand insiste sur la coordination des gilets bleus : « Quand la première est saturée, on prévient la deuxième qui dit ‘‘Envoie-moi du monde, moi je n'ai personne’’. » Il évoque aussi des comportements à éviter : « Les gens qui vont déjà jusqu'à 100 %, alors que ça prend plus de temps de faire un 80-100 que de faire un 20-80. »
Si une station est occupée, mieux vaut parfois rouler : « On peut très bien rouler jusqu'à la suivante sans aucun souci », recommande Luc Allemand. Il conseille de prévoir sa recharge à partir de 30 % de batterie.
Gabriel Blanchard rappelle enfin l’intérêt des aires de repos : « Le réseau VINCI Autoroutes compte une trentaine d'aires de repos équipées [...] où on va avoir une expérience peut-être plus apaisée. »
Second direct : bornes et autoroutes, est-ce qu’on trouve vraiment de quoi recharger ?

Sur l’aire de la Coucourde, Luc Allemand parle de l’autonomie des voitures électriques. « Si j'ai une batterie qui fait 100 kWh, en gros, je peux faire un peu plus de 400 km », explique-t-il. Les batteries les plus courantes offrent autour de 350 à 400 km d’autonomie sur autoroute.
Pour optimiser la recharge, mieux vaut s’arrêter entre 20 % et 80 % de batterie : « Il faut des fois mieux faire un petit arrêt de plus que de rester trop longtemps sur une borne. »
Autre conseil : s’aider d’applications spécialisées pour planifier les trajets. « Vous avez des applications comme ABRP, comme ChargeMap qui vont vous aider. [...] ABRP est un peu pessimiste, donc ça rassure un peu les gens qui débutent. »
Enfin, la fiabilité du maillage VINCI Autoroutes est soulignée : « Il y a des fois un petit délai entre l'ouverture et l'apparition sur l'application. Mais comme VINCI Autoroutes fait bien les choses, il démarre les bornes bien avant les grands départs. »
Les nouvelles bornes VINCI Autoroutes sont généralement disponibles à temps : « Elles sont référencées. On n'a pas de soucis. »
Troisième direct : quelle autonomie réelle ? Et pour les trajets quotidiens ?

Luc Allemand, membre de La FFAUVE détaille les réalités économiques de la conduite électrique.
Une question revient souvent chez les nouveaux électromobilistes : est-ce que rouler en électrique est rentable ? Luc Allemand précise : « Si on prend une aire comme ici, sans abonnement ni rien, on va être aux alentours de 10 euros les 100 kilomètres. 90% des électromobilistes prennent des abonnements. » Ces abonnements, sous forme de cartes ou d'applications, coûtent en moyenne 5 euros par mois, sans engagement, et sont souvent souscrits uniquement pour les vacances.
Avec un abonnement, les coûts diminuent nettement. Luc Allemand témoigne : « Moi, par exemple, avec un abonnement, je suis à 6,40 euros les 100 kilomètres sur autoroute. » Il souligne également l’impact du domicile dans le calcul global : « Les 300 premiers kilomètres que l'on fait, on les fait au tarif de la maison… on est plus aux alentours du 2,40 euros, voire 3 euros… »
Denis Costat rappelle : « Si on se recharge exclusivement sur l'autoroute, sans aide, sans rien, sans abonnement, on est à peu près au niveau du thermique. »
Quatrième direct : Combien ça coûte vraiment ? Est-ce que c’est rentable ?

Pour clore cette émission spéciale, place au futur. À la question sur l’électrification des poids lourds, Gabriel Blanchard répond : « La mobilité poids lourds électriques de demain se prépare dès aujourd'hui chez VINCI Autoroutes. Toutes nos équipes réfléchissent aux meilleures configurations et aux meilleures implantations. »
Installer une borne ne se fait pas du jour au lendemain. « C’est un projet qui va prendre entre l’appel d’offres et la mise en service jusqu’à 2 ans », explique Gabriel Blanchard. Une complexité liée notamment à l’acheminement de l’énergie.
Mais la recharge pour les voitures aussi va continuer à évoluer. « Nos équipes suivent au quotidien les comportements journaliers des électromobilistes », précise-t-il. VINCI Autoroutes anticipe ainsi la hausse du parc électrique : « Les prévisions sont de 15 % pour le parc français électrique en 2030, voire 37 % en 2035. »
Luc Allemand partage ensuite sa vision de la voiture électrique de 2035 : « Vu l’évolution des batteries, je pense que oui, on peut y arriver », évoquant des autonomies autour de 1 000 kilomètres et des vitesses de charge permettant de « se rapprocher du temps d’arrêt d’un véhicule thermique actuel. » Une efficacité qui pourrait inverser une tendance : « On va retomber dans les travers de la thermique, où on fait le plein, on cherche la place pour se garer, et après on va boire le café. »
Cinquième direct : quel avenir pour l'électrique ?