Halte à la jettomanie

Si l'inquiétude des Français quant à l'environnement est réelle, elle ne se traduit pas nécessairement par des actes. Bernadette Moreau, de la Fondation VINCI Autoroutes, répond aux questions de notre journaliste Ivan Mouton.

• 27 % des Français soit plus d’1 sur 4 - et même 42% des moins de 35 ans - jettent encore leurs déchets par la fenêtre de leur voiture sur la route des vacances
• 24% des fumeurs jettent leur mégot par la fenêtre de la voiture sur autoroute

Saviez-vous que sur l'autoroute, des poubelles sont présentes toutes les dix minutes, sur les aires ? Il paraît facile de les utiliser pour se débarrasser de ses déchets. Pourtant, une étude IPSOS montre que 41% des Français jettent encore leurs déchets sur la voie publique. Plus inquiétant encore, cette tendance empire chez les plus jeunes : 56% des moins de 35 ans négligent les poubelles sur la voie publique.

Notre journaliste Ivan Mouton a voulu en savoir plus sur cette tendance baptisée la « jettomanie ». Il a interrogé Bernadette Moreau, Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes, à l'occasion de la publication d'une enquête IPSOS sur la gestion des déchets sur la route des vacances.

Elle constate notamment que le jet de mégot par la fenêtre reste encore une pratique courante. 35% des fumeurs jettent leur mégot sur la voie publique. Outre la pollution qu'ils engendrent, les mégots représentent un réel danger. Ils sont souvent à l'origine d'incendie, un risque accentué par les records de sécheresse et de températures enregistrés en 2023.

La conscience de la gravité d'un jet de déchets sur autoroute, souligne Bernadette Moreau, est en recul. Or, il y a des impacts réels sur la biodiversité, sur les risques d'incendie mais aussi sur la sécurité des hommes et femmes en jaune, chargés de ramasser les déchets sauvages sur l'autoroute.

Il y a tout de même des raisons d'espérer car le geste de tri progresse, notamment sur les aires d'autoroutes. De manière générale, les Français déclarent trier régulièrement au quotidien, et cela progresse aussi sur les aires d'autoroutes. Ils sont 78% à le faire, soit 7 points de plus qu'en 2015.