Hommage à Camille Saint-Saëns

2021 marque le centenaire de la mort de Camille Saint-Saëns (1835-1921). Personnage éclectique et grand voyageur, il laisse derrière lui plus de 400 œuvres. Parmi les plus connues, l'opéra Samson et Dalila, la Symphonie Numéro 3 avec Orgue ou le Carnaval des Animaux, œuvre composée en 1886 et musique officielle du Festival de Cannes. « C'est quelqu'un d'éclectique, de touche-à- tout dès l'enfance » explique le musicologue Alexandre Dratwicki. « Il joue ses premiers concertos pour piano avant l'âge de 10 ans. Il va avoir une formation très solide car très vite il touche aussi à la musique religieuse, à l'orgue, à tous ces types d'écritures savantes et au contrepoint. Il est à la fois un grand virtuose et un grand compositeur ».

« Camille Saint-Saëns s'intéresse à l'édition. Il a édité Rameau, les compositeurs du temps passé. Il s'intéresse au clavecin, aux instruments anciens. Il s'intéresse beaucoup à la formation, la question de la transmission. Camille Saint-Saëns s'intéresse aussi beaucoup à la politique. Quand il voyageait et qu'il partait notamment en Afrique du Nord, il avait aussi pour mission de superviser la création et la reprise d'œuvres parisiennes et d'insuffler la culture européenne dans les pays colonisés. »

La majeure partie de l'œuvre de Camille Saint-Saëns reste toutefois méconnue. C'est le cas de son premier opéra composé en 1864, « Le Timbre d'Argent », l'une de ses meilleures œuvres, de l'avis du compositeur. « Camille Saint-Saëns disait qu'il avait tout mis dans ce Timbre d'Argent, à la fois de la comédie musicale avant l'heure, de l'opérette, de la symphonie, du drame, de la musique religieuse. « Le Timbre d'Argent » est un cauchemar dans lequel le diable va prendre à chaque acte un visage différent pour tenter de soudoyer et séduire le héros avide d'argent » ajoute Alexandre Dratwicki. L'intégrale de l'Opéra « version de 1914 » fait l'objet d'un livre-disque. Cette première mondiale est parue sous le label Bru Zane.