Kheiron : le ‘‘dragon’’ qui protège le sanctuaire du rire

L'auteur et humoriste, qui maîtrise parfaitement l’art de l’improvisation et du stand-up, n’envisage pas la scène comme une représentation mais bien comme un pur moment d’échange. Il s’adresse au public avec ses tripes tout en étant foncièrement à son écoute.

La promesse de Kheiron est simple mais audacieuse : vous offrir 60 minutes de rires du haut de son sanctuaire, la scène, « dernier endroit où l’on peut encore rire de tout », selon lui, et dont il s’est autoproclamé gardien. Mais afin de mener à bien cette mission, Kheiron nous explique qu'il a besoin du public : « J'attends juste qu'il soit lui-même, c'est à dire qu'il n'ait pas peur de raconter des anecdotes. Qu'il n'ait pas peur du regard des autres, juste oser se raconter. Osez être vous-même. »

Et dans ce face à face, les anecdotes croustillantes ne manquent pas nous confie Kheiron : « Franchement c'est incroyable j'ai créé ma chaîne YouTube pour ça, parce que il y a tellement d'anecdotes. Les gens ne me croient pas quand je leur raconte, pourtant tout ça est bien réel. En fait, il y a des gens d'une même famille qui se sont retrouvés, j'ai formé des couples plusieurs fois, j'ai même été invité ensuite aux mariages. Certains ont trouvé du travail. En fait, je crée du lien entre les gens du public. »

Chaque soirée est une création originale, faisant de ‘‘Dragon’’ un spectacle vivant et en constante mutation. Mais Kheiron n'en reste pas là ! Il vient d'écrire et de mettre en scène une pièce de théâtre qui nous fait voyager entre le Salvador et l'Iran. La pièce ‘‘Alba et Sadaf’’ est jouée en ce moment au Théâtre des Mathurins à Paris, avant de partir en tournée : « C'est une pièce qui me tient à cœur, il s'agit de deux histoires vraies qui s'entremêlent. La première est celle d'Alba qui habite au Salvador, pays où l'avortement est interdit quelque soit la raison. Les femmes qui y recourent risquent des peines pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison. L'autre destin est celui de Sadaf qui vit en Iran, pays dans lequel les femmes n’ont pas le droit d’assister aux matchs de football dans les stades, afin de les préserver de l’ambiance masculine, dangereuse pour leur pureté. »

Rassurez-vous dans cette pièce engagée, l'auteur a réussi a distillé quelques rires, histoire de « dédramatiser un peu ces histoires touchantes », nous explique-t-il. Autre confession, notre invité déteste voyager en voiture : «  J'ai mal à la tête et au ventre et puis je conduis très mal. J'ai des problèmes de concentration, donc j'ai mis 8 ans avant d'obtenir le permis de conduire, mais c'est vraiment pas mon truc. »