L'été 1987 des Innocents

En 1987, Andy Warhol et Dalida nous quittent, le groupe Bouygues acquiert 50% du capital de TF1 et l'accord de construction du tunnel sous la Manche est signé entre Margaret Thatcher et François Mitterrand. À la radio, on découvre un jeune groupe et l'héroïne de leur tube : Jodie.

Les artistes qui ont marqué l'été 1987 s'appellent Vanessa, Mylène ou encore Samantha. Ajoutons un autre prénom de fille à cette liste des tubes estivaux : Jodie. C'est le titre du premier single et premier succès pour les Innocents.

Le groupe démarche depuis plus de trois ans les maisons de disques. Il finit par se faire connaître sur un malentendu lié au patronyme de J.P. Nataf. « Il y a une maison de disques dont le directeur artistique s'appelle Nataf comme moi, explique le leader du groupe. C'est la seule maison de disques où j'arrive à avoir des rendez-vous parce que quand j'appelle au standard, on pense que je suis son cousin ou son frère. Donc, on me le passe. Et lui, bonne poire, il finit par nous donner un rendez-vous. »

Le groupe ne convainc pas immédiatement le responsable. Jusqu'au jour où les Innocents proposent cette chanson, Jodie. « Et l'été, c'était incroyable, dans les hit-parades des clubs, on était entre Prince, U2, Madonna, se souvient J.P. Nataf. C'était complètement irréel. La chanson raconte une histoire de fugue adolescente, pas vraiment gaie. Mais on a beaucoup travaillé sur le fait qu'il y ait quelque chose de quand même excitant même si on comprend pas l'histoire. C'est une chanson qui a eu un beau destin », avec par la suite des personnes baptisées Jodie, comme leur chanson.

L'été 1987, c'était l'été show-business pour le groupe, avec des podiums des plages avec David et Jonathan, Images, Jean-Pierre Mader… « On est vraiment devenus les rois du playback, plaisante-t-il, c'était rigolo. L'essentiel de notre énergie était de savoir quels fringues on allait mettre, beaucoup plus que de réviser nos accords de guitare. »