La Tour de Crest dans la Drôme

Nous allons visiter la fameuse Tour de Crest, qui du haut de sa colline, reste le plus haut donjon médiéval de France. Ex-prison d’État, elle est surnommée la Bastille du Sud.

La Tour est le seul vestige de l’ancien château médiéval détruit sous Richelieu qui l’a transformé en prison royale. Un personnage haut en couleur nous accueille, il se présente comme le major de Montrond, chef de la prison au XVIIIe siècle : « Ce lieu est une prison d'État. Cela implique qu'il y avait ici un certain type de prisonniers. On a un peu de tout, mais aussi des prisonniers haut de gamme [...] des VIP ». Il s’agissait de certains nobles mis à l’ombre par leurs ennemis. Une simple lettre de cachet du roi suffisait. Le demandeur versait ensuite une pension mensuelle à la prison et à l'État : « Il faut débourser une grosse fortune. En contrepartie, ils ont le choix de la cellule. Ils peuvent avoir une cellule pour eux tous seuls. Et pour le repas, c'est festin tous les jours ! »

D’une capacité de 250 places, la Tour de Crest a accueilli jusqu’à 457 prisonniers lors du coup d’État de 1851 sous la 2e République. « Ce sont les derniers prisonniers, ils vont connaître les pires conditions de toute l'histoire de la prison ». Seigneurs, insurgés, protestants, ouvriers canuts, la Tour a accueilli bon nombre de prisonniers dont les murs des cellules gardent le souvenir. « Ils ont écrit des mots doux, des mots gentils, des mots de rage... », constate une touriste.

Dans ce lieu, on vous racontera aussi l’histoire rocambolesque de Philippe Rivoire qui a bien failli s’évader en 1759… Chaque été, on peut d’ailleurs rejouer cette grande évasion, via une descente en rappel des 52 mètres de la Tour. Jusqu’en avril, la visite se double d’une exposition ‘‘Playmobil’’ qui reconstitue pour les plus jeunes, les grandes étapes de l’histoire de la Tour de Crest.