Le Quatuor Talich la joue Gipsy
Le Quatuor tchèque, fondé à Prague il y a 63 ans, dévoile un nouvel album : ''Gypsy Melodies''. Inspirés par Dvořák, Janáček et Bartók, les musiciens explorent les racines de la musique tzigane avec l’appui d’un cymbalum et d’une contrebasse.
Dernière modification : 02/10/2025 16:25

Le Quatuor sort de sa zone de confort en interprétant un style qu'il aborde rarement.
© Adela HavelkovaJan Talich, premier violon de l'ensemble, souligne les limites de cet exercice : « Nous ne serons jamais d’authentiques musiciens tziganes, on n’est pas si bons que ça ! Et surtout, eux ils sont fantastiques, ce sont des instrumentistes admirables. » Tout en insistant sur une proximité culturelle : « En Europe, plus vous allez vers l’Est, plus vous vous rapprochez des racines de la musique tzigane. Et nous en tant que tchèques, nous sommes à la fois proche de la musique occidentale, en étant voisins de l’Allemagne, de l’Autriche, mais nous avons aussi un peu de sang gipsy, en étant proches des pays situés plus à l’Est. »
Ce répertoire doit beaucoup à la richesse des échanges culturels : « Il y a dans cette musique une énorme influence des cultures juive, bulgare, turque, roumaine, hongroise, ukrainienne aussi. C’est ce qui apporte aux rythmes et aux harmonies cette richesse sans fin. » Par ailleurs, l’expérience ouvre aussi de nouvelles libertés d’interprétation pour les Talich : « La liberté qu’apporte la musique tzigane dans le jeu est dingue ! On est moins raide, moins strict, que lorsqu’on joue Haydn ou Beethoven. Tout d’un coup nous pouvons nous laisser aller, profiter, et c’est très excitant. »
Le Quatuor Talich est en concert à La Rochelle le 23 novembre, et aux Bouffes du Nord à Paris le dimanche 30 novembre.