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Le Quatuor Talich la joue Gipsy

Le Quatuor tchèque, fondé à Prague il y a 63 ans, dévoile un nouvel album : ''Gypsy Melodies''. Inspirés par Dvořák, Janáček et Bartók, les musiciens explorent les racines de la musique tzigane avec l’appui d’un cymbalum et d’une contrebasse.

Dernière modification : 02/10/2025 16:25

Le Quatuor Talich la joue Gipsy
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Le Quatuor sort de sa zone de confort en interprétant un style qu'il aborde rarement.

© Adela Havelkova
Le Quatuor Talich est né à Prague en 1962. Si l’ensemble s’est renouvelé au fil des ans, son répertoire est resté très classique. Avec ‘‘Gypsy Melodies’’, paru chez La Dolce Volta, les musiciens sortent de leur zone de confort et proposent un projet centré sur les musiques tziganes. L’album rassemble des airs des compositeurs tchèques et hongrois Dvořák, Janáček et Bartók. Ces derniers, au tournant du XXᵉ siècle, sillonnaient la Roumanie, la Hongrie et la Moravie (Est de l'actuelle Tchéquie) pour collecter les mélodies populaires et les fixer sur partition, de crainte que ce répertoire essentiellement oral ne disparaisse. Ces œuvres reprennent vie ici grâce au Quatuor et à deux instruments traditionnels : une contrebasse et un cymbalum.

Jan Talich, premier violon de l'ensemble, souligne les limites de cet exercice : « Nous ne serons jamais d’authentiques musiciens tziganes, on n’est pas si bons que ça ! Et surtout, eux ils sont fantastiques, ce sont des instrumentistes admirables. » Tout en insistant sur une proximité culturelle : « En Europe, plus vous allez vers l’Est, plus vous vous rapprochez des racines de la musique tzigane. Et nous en tant que tchèques, nous sommes à la fois proche de la musique occidentale, en étant voisins de l’Allemagne, de l’Autriche, mais nous avons aussi un peu de sang gipsy, en étant proches des pays situés plus à l’Est. »

Ce répertoire doit beaucoup à la richesse des échanges culturels : « Il y a dans cette musique une énorme influence des cultures juive, bulgare, turque, roumaine, hongroise, ukrainienne aussi. C’est ce qui apporte aux rythmes et aux harmonies cette richesse sans fin. » Par ailleurs, l’expérience ouvre aussi de nouvelles libertés d’interprétation pour les Talich : « La liberté qu’apporte la musique tzigane dans le jeu est dingue ! On est moins raide, moins strict, que lorsqu’on joue Haydn ou Beethoven. Tout d’un coup nous pouvons nous laisser aller, profiter, et c’est très excitant. »

Le Quatuor Talich est en concert à La Rochelle le 23 novembre, et aux Bouffes du Nord à Paris le dimanche 30 novembre.
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