Les Modigliani jouent les quatuors de Grieg et Smetana

110 secondes d'une musique de l'intime. Rares sont les compositeurs qui n'ont pas écrit pour quatuor, un format resserré aux 16 cordes de deux violons, un alto et un violoncelle. Le Tchèque Bedřich Smetana et le Norvégien Edvard Grieg, comme s'ils faisaient le point sur leur vie, ont composé chacun un quatuor entre 1876 et 1878, aux notes à la fois passionnées et contrastées. Ces deux œuvres figurent sur le nouvel album du Quatuor Modigliani. Loïc Rio, violoniste de l'ensemble, nous en parle.

« On est à la fin du XIXe siècle, et après les grands Beethoven et tous les novateurs qu'on a eus au début du XIXe, certains compositeurs comme Smetana se disent  »Mais moi, quelle va être ma particularité, ma spécificité ?«  Et donc ils se sont retrouvés, tout comme Grieg, dans un répertoire où ils ont puisé dans leurs racines, dans le folklore de leur pays. Donc il y a des danses, il y a aussi la rencontre avec sa femme, un grand chant d'amour, il y a les fêtes populaires, puis il y a parfois des drames, comme à la toute fin du quatuor, où Smetana est vraiment persécuté par certains acouphènes, on les entend même joués au premier violon. Ce sont des œuvres extra-romantiques. »

Loïc Rio ajoute : « À ce moment-là, d'autres compositeurs vont arriver, tels que Debussy, puis plus tard Schönberg, et ils vont ouvrir les portes de la modernité. Ces compositeurs-ci ne se risquent pas à sortir de la tonalité. Vous entendrez peut-être des choses déchirantes, mais vous n'entendrez pas de dissonance, vous n'entendrez pas de rythme trop  »incompréhensible« . Mais en même temps, ils ont cherché à apporter quelque chose à eux. »

Grieg Smetana, nouvel album du Quatuor Modigliani, est paru chez Mirare.

Les ‘‘Modi’’ sont en concerts à la Philharmonie de Paris le 21 janvier, à Avignon le 23 janvier, à la Folle Journée de Nantes les 2 et 3 février et à Arles le 4 février.