Voiture électrique : pourquoi il faut éviter de charger à 100% en voyage
date 07/04/2025 - 16:36 | micro_reportage La rédaction
Sur la route des vacances ou des ponts du printemps, les conducteurs de véhicules électriques sont invités à privilégier des recharges partielles. Le principe du 20/80 permet de gagner du temps, d’éviter une surchauffe de la batterie et d’en prolonger la durée de vie. Une règle simple, validée par les experts et les constructeurs, que beaucoup ignorent encore.

Une pause utile, pas un plein à tout prix
Sur la route des vacances ou d’un week-end prolongé, la recharge d’un véhicule électrique ne se gère pas comme un plein d’essence. L’erreur classique consiste à vouloir recharger la batterie à 100%, au risque de perdre du temps… et de réduire la durée de vie de la batterie. C’est là qu’intervient la règle du 20/80 : un compromis technique validé par les experts pour optimiser la recharge hors domicile.
Pourquoi s’arrêter à 80% ?
« Recharger sa batterie, c’est un peu comme remplir un verre d’eau : on ralentit son geste quand on arrive en haut du verre », explique le Guide pratique pour recharger sa voiture électrique publié par Enedis. En clair, plus on approche des 100%, plus la puissance de recharge ralentit, notamment pour éviter la surchauffe et la dégradation de la batterie.
Cette règle est appuyée par le site Charge+ de TotalEnergies : « Il est conseillé de recharger la batterie dès qu’elle atteint 20-25% et de ne pas dépasser 80% ». En dessous de 20%, le stress chimique sur la batterie augmente, tout comme au-delà de 80%. Le respect de cette fourchette permet donc de préserver la batterie… tout en optimisant son temps d’arrêt.
Le temps, un facteur clé en voyage
Sur les bornes rapides, souvent situées sur les aires d’autoroute, le différentiel de temps entre une recharge 20/80 % et 80/100 % est significatif. Voici quelques repères pour une batterie de 40 kWh :
Puissance de la borne | 0–80 % | 80–100 % |
---|---|---|
22 kW (AC) | ~2h | ~1h |
50 kW (DC) | ~30 min | ~30 min |
150 kW (DC) | ~18 min | ~20 min |
Ce dernier palier de charge devient donc coûteux en temps, surtout lors des périodes de trafic dense. En recharge rapide, les opérateurs facturent parfois à la minute, ce qui rend ce « dernier sprint » vers 100 % moins rentable.
Un réseau autoroutier désormais prêt
Pas toujours facile d’anticiper les arrêts en véhicule électrique. Mais sur autoroute, la situation évolue rapidement. « 100 % de nos aires de services sont aujourd’hui équipées en bornes de recharge électrique », indique VINCI Autoroutes. Certaines stations vont encore plus loin, à l’image de l’aire de Limours-Janvry (A10), qui propose 4 bornes de 175 kW exploitées par Total.
« Les bornes très haute puissance permettent de recharger son véhicule le temps d’une pause, soit une vingtaine de minutes », explique Nicolas Bardou, expert mobilité électrique chez VINCI Autoroutes. En une seule recharge, il est possible de récupérer entre 200 et 400 kilomètres d’autonomie, tout en respectant la pause conseillée toutes les deux heures.
Les bons réflexes à adopter
Pour tirer le meilleur parti de la recharge sur les longs trajets :
- Visez des recharges partielles, entre 20 et 80 %, même si vous devez faire plusieurs arrêts.
- Anticipez vos arrêts via des applis comme Chargemap ou ABRP.
- Évitez les recharges longues à 100 %, sauf si vous devez absolument atteindre une zone sans borne.
- Surveillez la température de la batterie : après un long trajet, une recharge immédiate peut générer une surchauffe.
Une règle simple, un vrai gain
La règle du 20/80 n’est pas un dogme, mais une stratégie d’efficacité. Elle permet de mieux gérer son temps sur la route, de ménager sa batterie et de limiter les coûts. Adopter ce réflexe, c’est s’assurer une conduite plus sereine… et plus fluide pendant les vacances.