Faire de la musculation sur la bande d'arrêt d'urgence : incroyable mais vrai !

Un chauffeur routier a été interpellé récemment en train de faire des exercices sur le bord des voies. Pour quel motif peut-il être verbalisé ? Réponse de Maître Eric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit de la route.

Aussi dingue que cela puisse paraître, un chauffeur routier s'est récemment arrêté sur le bord des voies de l'autoroute A10, en région parisienne, pour faire de la musculation sur la bande d'arrêt d'urgence. Les forces de l'ordre sont aussitôt intervenues. Qu'encourt-il ? Existe-t-il un délit particulier qui punirait ce type de comportement ?

« Le législateur n'a pas pensé qu'on pouvait être à ce point irresponsable. Et on ne peut pas être verbalisé précisément pour usage de la musculation sur la bande d'arrêt d'urgence, rappelle notre consultant juridique. Mais en l'occurrence, ce n'est pas sous ce qualificatif-là qu'on va verbaliser. »

Si la circulation sur la bande d'arrêt d'urgence est répréhensible, l'arrêt l'est également quand il n'est pas causé par une raison impérieuse. Par ailleurs, ce type de comportement peut avoir de graves conséquences. « En faisant cela, vous prenez énormément de risques pour vous et pour les autres (...) vous pouvez constituer une attraction et donc une cause de manque de vigilance qui peut déclencher un bouchon et un accident en chaîne. Et s'il y a un accident grave qui est lié à ça, je ne serais pas étonné qu'on essaye de rechercher la responsabilité de la personne ayant été le fait générateur du carambolage général. »

Maître de Caumont conclut : « Si j'étais l'avocat, je crois que je plaiderais l'absence de capacité mentale, ou l'aliénation temporaire des capacités mentales. Parce qu'à mon avis, pour faire de la musculation sur une bande d'arrêt d'urgence, il faut quand même avoir une case de vide. »