Le dépannage à l'artisanal, légal ?

Avoir un bon copain qui a quelques sangles pour venir vous tirer d'affaire, c'est profitable. Mais le remorquage d'une voiture, quand on ne fait pas appel à un dépanneur, doit se faire avec la plus grande rigueur. « Ce n'est pas expressément interdit sauf sur autoroute » rappelle Me Éric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit des automobilistes. Hors autoroute, donc, rien ne vous empêche de téléphoner à un proche pour vous porter assistance, mais il (ou elle) pourra laisser ses sangles dans sa caisse à outils : « Il faut qu'il y ait une barre de remorquage rigide entre les deux véhicules... Pour ne pas qu'il y ait des à-coups au freinage et à l'accélération. »

Gare aussi à votre vitesse : les professionnels, en fonction de leurs véhicules, et du type de prise en charge, peuvent rouler jusqu’à 80km/h. « La vitesse de remorquage est limitée quand il s'agit d'amateurisme. Pour les particuliers, c'est 25km/h maximum », nous apprend notre consultant. « Vous devez théoriquement mentionner à l'arrière du véhicule remorqué qu'il y a un dépannage et qu'il y a une limite à 25 », ajoute-t-il.

Comment en informer les autres véhicules ? Là encore, c'est le système D qui peut être mis à contribution : du carton et un feutre feront l'affaire. Rassurez-vous, vous ne pourrez pas être verbalisé pour avoir indiqué de la sorte votre situation. En revanche, maître Eric de Caumont n'exclut pas la possibilité d'être verbalisé si cette signalisation, même improvisée, n'est pas en place : « je ne l'ai jamais vu faire, mais pourquoi pas... » conclut l'expert de la législation.

Un rappel essentiel : il faut, évidemment, être prudent durant la phase de remorquage, mais ne surtout pas oublier de mettre un conducteur dans le véhicule remorqué.