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Marché auto en Allemagne : l’électrique peine à convaincre

Malgré une hausse des immatriculations en septembre, le marché automobile allemand reste instable. Les constructeurs nationaux, confrontés à une concurrence chinoise croissante et à une demande faible, appellent à revoir l’interdiction des moteurs thermiques prévue pour 2035. Le chancelier Friedrich Merz réunira jeudi les acteurs du secteur pour un sommet de crise à Berlin.

Dernière modification : 07/10/2025 10:34

Marché auto en Allemagne : l’électrique peine à convaincre

L’industrie automobile allemande est en pleine tourmente économique et politique - Illustration

Le marché automobile allemand a enregistré en septembre une hausse de 12,8 % des immatriculations de véhicules neufs, porté par les modèles électriques. Ce troisième mois consécutif de progression intervient dans un contexte de grande incertitude. « Ce rebond ne marque pas le début d’un revirement de tendance », prévient Constantin Gall, du cabinet EY, interrogé par l’AFP, soulignant « la mauvaise humeur chez les consommateurs et les entreprises ».

Les véhicules électriques ont représenté 45.495 immatriculations en septembre, soit une hausse de 31,9 % sur un an. Leur part de marché atteint désormais 19,3 %. Le constructeur chinois BYD a vu ses ventes multipliées par 23, avec 3 255 unités écoulées. Malgré ces chiffres, la demande reste insuffisante, poussant le ministre des Finances Lars Klingbeil à proposer de prolonger l’exonération de taxe annuelle pour les véhicules électriques jusqu’en 2035.

Dans ce contexte, le chancelier Friedrich Merz a appelé à la levée de l’interdiction des moteurs thermiques prévue par l’Union européenne en 2035. « Je ne veux pas que l’Allemagne soit l’un des pays soutenant cette mauvaise interdiction », a-t-il déclaré à la chaîne NTV. Il espère une position commune avec les sociaux-démocrates avant la réunion.

L’industrie automobile allemande est en crise. Volkswagen suspendra une semaine de production dans deux sites dédiés à l’électrique. Porsche retarde le lancement de certains modèles et prévoit des licenciements dans sa filiale Cellforce. ZF supprimera 7 600 postes, Bosch 13 000, et Ford 1 000 à Cologne. Au total, environ 51 500 emplois ont été supprimés en un an dans le secteur, selon EY.

La production européenne reste en retrait par rapport à son niveau d’avant-Covid : 15 millions de véhicules par an contre 19 millions auparavant. Les constructeurs dénoncent une transition imposée à marche forcée, alors que la concurrence asiatique s’intensifie.

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