Voitures à hydrogène et réparations onéreuses

Un automobiliste a eu la triste surprise de constater que changer la pile à combustible de son véhicule à hydrogène lui coûterait plus cher que le véhicule à l’achat. Mais est-ce bien légal ?

Cette semaine, retour sur la mésaventure du propriétaire allemand d’une Hyundai ix35 FCEV (Fuel Cell Electric Vehicle) qui roule à l’hydrogène. Sa voiture est tombée en panne après 84.000 km et pour changer la pile à combustible de la voiture, le constructeur lui annonce une facture de plus de 100.000 euros, c’est-à-dire deux fois plus cher que le prix du véhicule neuf à l’achat. L’automobiliste mécontent estime que Hyundai doit lui reprendre sa voiture et l’indemniser, car ce véhicule n’est, selon lui, pas compatible avec une commercialisation normale.

Notre consultant juridique, qui a eu vent de cette affaire, précise tout d’abord que si le véhicule n’avait qu’un peu plus de 80.000 km au compteur, il était « déjà très ancien » puisqu’il avait « au moins 10-12 ans ». Si l’affaire se règle devant les tribunaux, pour Maître Éric de Caumont, « vous ne ferez jamais admettre à un juge qu’il est normal qu’au bout de 10 ans le cœur de la voiture soit mort ». Il ajoute qu’il est inconcevable de ne pas avoir été prévenu que sa durée de vie était limitée et « surtout que ça allait vous coûter plus cher que la voiture ».

« Par définition, il y a un défaut d’information », résume Maître de Caumont qui précise que si le constructeur avait prévenu l’acheteur, il n’aurait vraisemblablement jamais pris le risque de faire l’acquisition de ce véhicule qui ne rejette que de la vapeur d'eau. L’avocat, spécialisé dans la défense des usagers de la route, précise que si Hyundai a habituellement une politique commerciale tout à fait respectable auprès de ses clients, il est inenvisageable « de faire des surprises pareilles à des automobilistes, qui en plus sont des pionniers » qui soutiennent la marque.